jeudi 16 juin 2011

La sagesse: chemin et destination

La sagesse: chemin et destination

Une pensée particulière m'a accompagné le long du chemin aujourd'hui.

Personne, pas même le maître le plus réalisé du monde ne peut te faire apprendre quelque chose, jamais il ne pourra le réaliser et le manifester pour toi. Il en est de même pour tout professeur, qui ne peut pas apprendre pour ses élèves. L'élève doit apprendre lui-même ce qui est démontré. Dans le cas de la recherche intérieure, personne à part soi-même ne peut la faire. Il n'y a d'autre choix (dans le cas d'enseignements reçus sur le sujet) que de critiquer, apprécier un enseignement puis de le mettre en application. Après avoir examiné soigneusement ses résultats, on peut bien plus aisément comprendre le sens de ce qui est enseigné. Je crois que ce qui aura eu le plus de valeur à la fin est le temps investi à critiquer/apprécier mais surtout à mettre en application un enseignement et c'est de cette base que devrait naitre la compréhension/sagesse. Quelle valeur y a-t-il à gober tout rond des paroles de sages. On a peut être raison quand on en parle conceptuellement, mais il m'appert que la vérité se vit plutôt qu'elle ne s'intellectualise. Je trouve que cela se rapproche beaucoup du dicton qui dit que le Chemin est tellement plus important que le point d'arrivée, ou du moins cela m'aide à en saisir plus profondément le sens. Je suis sûr que St-Jacques de Compostelle ne m'en veut pas que je dise ça, bien au contraire en fait.

Tout cela semble si simple lorsque c'est dit ainsi, mais si je sens le besoin de l'écrire de la sorte, je crois que c'est parce que ma compréhension s'en est approfondie.

Mes pensées d'amour et d'amitié caminent vers vous à tout instant. :)

Raph


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mercredi 15 juin 2011

Une redécouverte

Une redécouverte

"Well I left my happy home to see what I could find out
I left my folk and friends with the aim to clear my mind out
Well I hit the rowdy road and many kinds I met there
Many stories told me of the way to get there

So on and on I go, the seconds tick the time out
There's so much left to know, and I'm on the road to find out

Well in the end I'll know, but on the way I wonder
Through descending snow, and through the frost and thunder

Well, I listen to the wind come howl, telling me I have to hurry
I listen to the robin's song saying not to worry

So on and on I go, the seconds tick the time out
There's so much left to know, and I'm on the road to findout

Then I found myself alone, hopin' someone would miss me
Thinking about my home, and the last woman to kiss me, kiss me

But sometimes you have to moan when nothing seems to suit yer
But nevertheless you know you're locked towards the future

So on and on you go, the seconds tick the time out
There's so much left to know, and I'm on the road to findout

Then I found my head one day when I wasn't even trying
And here I have to say, 'cause there is no use in lying, lying

Yes the answer lies within, so why not take a look now?
Kick out the devil's sin, pick up, pick up a good book now (Repeat x 2)

Yes the - answer - lies - within, so why not take a look now?
Kick out the devil's sin, pick up, pick up The Good Book now!"

On the road to find out - Cat Stevens


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Nouvelles nouvelles

Nouvelles nouvelles

Me voilà en Galice, j'approche tranquillement de la destination. Depuis Astorga, là où je me suis rendu en train via Léon, je suis devenu l'humble témoin de la splendeur de la nature. Je suis personnellement friand de montagnes et disons que je suis servi. Les paysages sont tout simplement époustouflants, surtout après 5 jours de la "meseta" qui est constitué de paysages plats et, au dire de la plupart (m'incluant), pas mal moins intéressant.

Après avoir voyagé 3 jours avec Johannes, ca fait maintenant 3 jours que je me promène le plus souvent seul, mais que je retrouve, le soir venu des compagnons avec qui je me suis lié d'amitié. Il y a Gérard, un français, unjeung lee, coréenne, Jose walter, un brésilien, Odette, une québecoise et quelques autres que je retrouve de temps en temps. J'ai l'impression d'avoir pris un autre rythme, un autre style de vie. Il y a une certaine fatigue qui s'est accumulée mais le corps tient bon.

Hier, j'ai eu la chance de visiter O Cebreiro, un village contenant 9 maisons, situées à 2000 m d'altitude, où un miracle s'est apparemment produit, au 14e siècle. Un jour de forte tempête de neige, un bonhomme a marché une bonne distance jusqu'à l'église située tout en haut pour aller, comme d'habitude à la messe. Le prêtre pensa "pas brillant d'avoir fait toute cette distance pour un peu de pain et de vin" et il est dit que le pain se transforma en chaire et le vin en sang. Les reliques sont conservées mais je ne sais pas où.

Je vous écrit depuis un café à Triacastela et je constate les quelques différences culturelles en Galice, notamment qu'ils servent du paprika au lieu du poivre... attendez c'est pas du paprika... Et ca brûle!!!

Buen Camino!

Raph


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Le flot du temps, le flot du Camino

Le flot du temps, le flot du Camino

Incroyable comment le temps nous glisse des mains à chaque seconde qui passe. On voudrait parfois tout arrêter, toujours conserver les mêmes habitudes, avec les mêmes personnes. On voudrait cesser de vieillir, garder les mêmes amis, rester amoureux toujours comme au premier six mois. On voudrait que la vie dure éternellement...

Tout aussi incroyable les gens qui ont défilé dans le paysage de mes perceptions, qui ont sillonné les méandres du Chemin à mes côtés, qui ont laissé des marques indélébiles dans cette vallée mnésique que constituent mes souvenir. Tout à fait incroyable quand on se rend compte qu'on ne les reverra peut-être jamais, alors qu'au dernier moment nous étions dans la certitude de se croiser à la prochaine borne. Incroyable comme je dois sans cesse m'adapter aux impondérables du chemin. Incroyable qu'il ne me reste que 7 jours de marche avant Santiago...

Une fois de plus, sur le Camino, comme dans la vie, se révèlent les difficultés et les joies de la vie mais en accéléré. Chaque fois que je dis au revoir à un pèlerin au moment de se séparer, je me demande si j'ai traité cette personne comme si je la voyais pour la dernière fois. C'est un défi en soi, et un apprentissage pour la vie.

Je me retrouve aussi confronté à ma propre impermanence et celle de la vie que j'ai toujours menée. Je pense à cette incroyable quantité de gens que j'ai connu et que je ne reverrai pas, certains que je pensais revoir bien souvent. Je pense à mes amis, avec qui tout change toujours un peu. Je pense à tout ces gens que je ne veux même pas imaginer perdre et qui s'en iront un jour. Je pense à mon propre temps sur Terre, et à ce je veux Accomplir dans cette vie, et au temps qui ne prends jamais de pause.

J'ai le choix d'y résister, à ce flot, de me frustrer de chaque bas perdu dans le lavage et séchage commun des pèlerins, de me plaindre pour chaque douleur ressentie, d'idéaliser une étape du chemin qui ne reviendra pas avec des pèlerins qui ne reviendront pas, tout comme je peux ignorer l'imminence du changement. Bien souvent cette réaction de ma part arrive sans que je m'en rende compte, mais le Camino a ça d'extraordinaire, je me vois agir et je m'observe penser plus que d'habitude, si bien que j'oriente ma pensée vers l'autre "solution":

Ainsi, j'ai aussi le choix de voir tous ces changements comme une danse, un spectacle perpétuel où chaque mouvement effectué n'est pas mieux ou pire que le dernier ou que le prochain mais qui recquiert, pour être totalement apprécié, une complète Attention de ma part.

Le flot nous emporte à coup sûr, simplement je préfère ne pas nager à contre-courant...!

À la prochaine danse!

Je vais me coucher, hasta mañana!

Raph
(écrit le 14 juin)
(édité le 15 juin)


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dimanche 12 juin 2011

L'exercice de la solitude

L'exercice de la solitude

Johannes( prononcer Yoanès), dans sa délicatesse, m'a demandé ce matin ce que je préférais entre marcher ensemble ou seul aujourd'hui. Quelle difficulté pour moi de lui demander vraiment ce dont j'avais envie: de la solitude. Par attachement, par peur d'être jugé ou par crainte d'une mauvaise réaction d'autrui devant un choix purement légitime, j'aurais même pu devenir désagréable par envie de solitude, et le tout, auto-induit.

Ainsi ai-je "caminé" seul de chez seul aujourd'hui. Seul devant soi, seul devant le gouffre qui s'ouvre à nos pieds. Le gouffre de l'absence de cette reconnaissance et de l'amour que l'on cherche souvent chez autrui, afin de se sentir exister. C'est aussi ce gouffre qui fait jaillir le doute; le "qu'est-ce que je fais ici, moi?".

Aujourd'hui était une journée très difficile physiquement et mentalement, mais il y a quelque chose de merveilleux qui s'est produit: aujourd'hui j'ai fait face à mes maux, ceux du corps, ceux du coeur. Aujourd'hui je me suis observé dans ma souffrance mais aussi dans mon courage. Aujourd'hui je me suis appuyé sur moi-même pour continuer, pour m'aimer, pour m'écouter, pour me comprendre.

Je sais qu'on prend bien soin de moi là-haut, je me sens guidé dans la vie et sur le Camino, et je me sens appelé à avoir cette totale confiance en mes moyens.

"Les maux de tous les hommes proviennent de leur inaptitude à rester calmement dans une pièce seuls avec eux-mêmes." -Blaise Pascal-

Buen Camino

Raph


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Bonjour à tous

Voici un "petit" texte de Papa sur son blogue en réponse à la fin du camino d'Elaine.

http://jemesouviensdetre.wordpress.com/2011/06/12/nul-nechappe-a-soi/#more-338

Vous y êtes tous invités

Raph

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samedi 11 juin 2011

Saisir l'insaisissable

Saisir l'insaisissable

Il y a un moment que je cherche à décrire ma "recherche" du moment présent. Ici en Espagne, j'ai vu des paysages féeriques défiler devant moi à toute allure...lorsque j'étais à pied! Comment alors puis-je véritablement profiter de ces purs moments de grâce, lorsque la montagne appelle rien de moins que ton âme?

Depuis 2 jours, je marche avec l'ange gardien d'Elaine , l'allemand Johannes, avec qui je m'entends très bien. J'étais très surpris de voir qu'il ne faisait pas de méditation car une réelle force et une paix émanent de lui.

Arrivant devant un paysage de pure "fantasmagorie" je lui ai proposé de méditer. Il a "appris" très vite et a même été une inspiration pour moi de simplement goûter ce moment très précieux.

Le verbe Être pour citer un petit oiseau cher à mon coeur, semble contenir la solution. Lorsqu'on fait silence en notre esprit, on se sent Vivre dans son sens le plus profond.

Le problème qui m'est souvent apparu est la notion du jugement de ce que je fais de bon ou pas. Je sens constamment le besoin de me juger dans ce que je fais, dans ce que je pense, dans ce que je dis, et je chasse parfois de mon esprit des pensées qui me déplaisent, elles en reviennent d'autant plus intensément.

Les pensées sont ce qu'elles sont et arrivent pour les multiples raisons qui les ont guidées jusqu'à mon esprit. Pour quelle raison chercherais-je donc à les juger?

La question, me disait Johannes, est, ai-je besoin de cette pensée? Si la réponse est négative, nul besoin de la combattre, mon ami allemand m'expliquait qu'il la mettait mentalement dans une sorte de tiroir lumineux dans lequel tout se dissipe et redevient simple énergie.

Je comprend mieux ta paix Johannes, et je te remercie de ce partage, peut-être d'autres personnes sauront-elles en bénéficier à présent.

Il n'y a nul jugement, il n'y a que ce qui Est.

Buen Camino...

Raph


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Solo tocar asi

Solo tocar asi

(écrit le 10 juin)

Hier soir je remarquais un bonhomme bien particulier à l'albergue. Un vieil allemand avec une longue barbe blanche qui restait à l'albergue pour aider les hospitaleros. Chaque fois que je l'ai vu, il tenait le pied ou le genou ou l'épaule de quelqu'un et lorsque le déclic se fit ( la deuxième fois que je le vis) je compris qu'il était guérisseur. Je me disait: probalement du reiki, mais quelque chose semblait différent.

Ce matin, un peu avant de partir, je le vit et lui demandai (en espagnol, il ne parlait pas anglais) si ce qu'il faisait était du Reiki. Il répondit par la négative et enchaîna: "solo tocar asi" il toucha mon épaule droite sur mon trapèze.

Petit bond intérieur. Je n'ai Parlé à personne de ma douleur à lépaule droite au niveau du trapèze. Je balbutiai un début de question pour savoir s'il avait su le site de ma douleur. Il me répondit "si" avant que je termine. Cela dura 30 secondes environ. Cette Rencontre se termina par un large sourire de sa part.

Je vous laisse devinez l'état de mon trapèze.

Raph


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Un nouvel ami quadrupède

Un nouvel ami quadrupède

Je n'ai jamais été habile avec les chevaux, on m'a dit que si j'avais peur avec eux, ils pouvaient réagir et devenir violents. Alors j'ai toujours eu peur d'avoir peur avec eux, et le résultat était le même. Lorsqu'avec Elaine, je vis des chevaux sur le Camino, j'ai immédiatement voulu aller vers eux. Elaine me rappelait sagement que ces bêtes pouvaient réagir n'importe comment à un inconnu qui s'approche.

Aujourd'hui j'ai décidé que je ne serais pas sage, surtout lorsque je vis ce superbe équidé au pelage noir avec une éclatante tache blanche sur le front.

Je decidai d'approcher légèrement la bête. Elle me regardait sans grande emotion. À ce moment une petite prière vint à mon esprit. Je la récitai avec une certaine ferveur. Ma peur s'en retrouva amoindrie et, comme pour me le confirmer, le cheval s'approcha de moi de quelques mètres, comme pour m'accueillir dans son humble enclos. Lui et moi avons partagé un merveilleux moment de communion pendant lequel il se laissa flatter en bon gentleman. Lorsqu'il eut une petite réaction de recul je compris qu'il en avait eu assez et voulait retourner à son opération broutage.

J'en suis sorti avec un certain sentiment du devoir accompli.

Raph


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Le camino de la vie

Le camino de la vie

(écrit le 9 juin)
Je suis fier de ma petite co-pèlerine, elle a donné tout ce qu'elle avait et à la fin, a su reconnaître ses propres limites. L'ayant vu aller tout ce temps je ne peux que reconnaître la difficulté du choix qui s'est imposé à elle et m'incliner devant la force qu'elle a renouvelé à chaque nouveau défi.

Cela constitue un nouveau départ pour chacun de nous.
Ainsi vais-je poursuivre la tenue de ce blog avec tout le Coeur que je peux y mettre. Peut-être saurai-je, par moment, m'inspirer de l'élégante plume d'Elaine, qui a si bien servi ce blog jusqu'ici.

Chère Elaine, bon retour et Buen Camino.

Raph, ton (votre) co-pèlerin pour cette vie.


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Ma Cruz de Ferro



(Plusieurs messages sont supposés être placés avant celui-ci mais avant d'avoir pu les envoyer avec mon ipod je prends le temps d'écrire celui-ci pendant que j'ai un ordi à disposition car je voulais vraiment ajouter une photo.)

La Croix de Fer est un symbole plutôt mythique du Chemin de St-Jacques de Compostelle. Elle est située entre Astorga et Ponferrada sur le pic d'une haute montagne. Depuis des décennies les gens apportent un fardeau (souvent une roche) de chez eux ou trouvé sur le Chemin et la laissent près de la fameuse Croix de Fer. Selon le tradition, cela permet d'expier ses péchés, et pour beaucoup cela signifie simplement un fardeau que l'on choisit de laisser derrière, car ce fardeau ne nous appartient plus.

Le fardeau que j'ai choisit d'apporter était on ne peut plus symbolique. Il représente quelque chose que je choisis de laisser derrière moi, car cela ne m'appartient pas/plus. Ma mère et mon père sont parmi les êtres que je chéris le plus dans cette vie. Ils m'ont donné l'Amour nécessaire à quelque enfant que ce soit pour s'épanouir. Je suis extrêmement reconnaissant pour tout ce qu'ils m'ont apporté dans ma vie et ce qu'ils continuent de m'apporter chaque jour. Malheureusement, leur amour l'un pour l'autre s'est éteint lorsque je n'avais que 3 printemps. J'ai souffert de leur séparation et des désagréments qui en ont suivi et ainsi en ai-je beaucoup pris sur moi, pas mal inconsciemment. Il y a de merveilleuses personnes dans ma famille qui ont su me conseiller de ne pas me sentir coupable ou de prendre sur moi quoique ce soit. Aujourd'hui c'est ce que j'ai fait, symboliquement, de vivre mon deuil de leur séparation et de leur laisser ce qui est le leur.

Sur l'image en haut à gauche: Une pierre trouvée sur mon Chemin entouré de deux colliers, les deux achetés à des moments différents, mais "coïncidemment" presque identiques, et provenant de voyages à Cuba; Des cadeaux de chacun de mes parents.

Le violet provient de mon Père
Le blanc provient de ma Mère

Ainsi sont-ils réunis sur la montagne comme dans mon Coeur.

Papa, Maman, je vous aime du plus profond de mon Coeur, et je vous laisse avec ce qui vous appartient.

Raph

vendredi 10 juin 2011

Saine et sauve

Un dernier petit mot avant de prendre un certain temps de congé...
Me voilà de retour au Québec, saine et sauve, avec des visages de tatoués sur le coeur et des amitiés internationales plein la boîte de courriels. Tout va bien ici, excepté mes oreilles bouchées dues à l'atterrissage et le rhume qui ont fait un beau bouchon dans mes trompes d'eustaches. En d'autres mots: j'ai les oreilles «dans l'coton!»

Merci à tous mes proches qui ont fait preuve d'un support infaillible. Merci à tous ceux qui ont pris la peine de m'écrire de beaux messages d'encouragements! Chacune de ces bonnes attentions ont su consoler mon chagrin de terminer ce voyage plus tôt. 

À tous mes amis, je prends la fin de semaine pour me reposer, me remettre du décalage, guérir mon rhume et prendre soin du jardin intérieur où chacune de mes rencontres a planté sa fleur dans ma tête et où s'épanouissent maintenant des tas d'idées merveilleuses. Je ne suis pas prête physiquement et émotionnellement à reprendre le train-train quotidien et j'ai besoin de me soigner, soigner comme dans l'expression «soigner son apparence». Mais là c'est moi au complet que je soumets «aux petits soins».

Peut-être vais-je écrire ici encore quelques petites pensées, question de continuer le dialogue et aussi parce qu'on dit qu'il y a trois chemins (hé oui, on dit beaucoup de choses sur le camino)
Le premier chemin, c'est la préparation au voyage. Et je vous le dit, c'est mystique, à partir du moment où on décide de partir, tout se met en place, tranquillement...
Le second chemin, c'est la marche en tant que telle, c'est le voyage, les rencontres, et tout ce dont vous avez été témoins dans les derniers semaines via le blog. Il est évidemment, différent de tout ce dont on aurait pu s'imaginer lors du premier chemin.
Le troisième et dernier chemin, c'est celui que l'on fait une fois de retour au bercailles, quand on regarde ses souvenirs, son credential remplis d'étampes, ses carnets de bords, ses photos... Et c'est ce chemin là, que je m'apprête à prendre.

En attendant, je vous souhaites vivement, à tous, de vivre l'expérience du camino dans votre vie. Si l'expérience vous appelle, n'y résistez pas, vous ne le regretterai jamais.

Avec tout mon Amour,
Élaine
XxxxX

Les deux pèlerins dans l'avion, prêts pour l'aventure!

Notre première balise!!!

Moment de tranquilité à Hornillos del Camino. Étendue dans l'herbe. Bonheur.

6h30 AM, le soleil n'est pas encore levé (mais presque). Prête pour une autre journée d'aventure!

Raph, notre sauveur à tous!


Maria (espagne), Svechek (pologne), moi, Paul (angleterre), Raph (Make a silly face!!! Exept Paul, who juged he had it naturally!)

Des champs, des champs, encore des champs! :)

jeudi 9 juin 2011

À chacun son camino

Sur le chemin, comme dans la vie, il arrive qu'on se retrouve devant nous même sans avoir le choix d'y faire face dans la plus grande transparence. Le plus effrayant devant tout ça, c'est qu'il n'y a pas de bonne réponse, ni de meilleure réponse: il n'y a que ta propre réponse. Voilà donc ma réflexion: la vie est comme le chemin, pas comme un examen. Il n'y a pas de justice tout là haut pour nous infliger des peines, des malchances ou même nous récompenser de joies, car chacun de nous fais de son mieux à chaque instant. Le monde Est, comme le chemin.

À chacun son camino: pour moi, la marche s'arrête ici, tout simplement. Je sais que c'est une décision que je ne regretterai pas, malgré ce qu'on pourrait en penser. Disons qu'il est seulement temps pour moi de rentrer à la maison pour continuer le camino à ma façon. Je sais que plusieurs d'entres vous allez peut-être questionner mon choix, d'autres le juger, ou même encore chercher à le comprendre. Je vous pardonne. Je suis convaincue avoir pris la meilleure décision possible.

Durant ce merveilleux périple, j'ai vu des gens blessés ignorer leurs douleur et persévérer, j'ai vu des centaines de personnes parties à la recherche d'eux même. J'ai vu la ferveur religieuse qui irradie le monde d'une beauté surnaturelle mais j'ai aussi vu la dévotion qui punie et qui éteint les âmes. J'ai rencontré des nationalités dans toutes leurs particularités, des gens avec le cœur gros, d'autres avec le cœur sur la main, j'ai rencontré des anges gardiens et des bons samaritains à chaque fois que j'en si eu le besoin. On m'a parlé de Dieu comme une métaphore, comme d'un ami, comme un absolu ou encore comme de la musique. Je me suis rencontrée moi-même au travers de chaque moment, de chaque larme, chaque effort supplémentaire, chaque éclat de rire, chaque conversation brève, chaque instant de solitude, chaque bon repas en bonne compagnie, chaque seconde de réflexion. Et, ainsi, j'ai grandis. Bien sûre, tout ne fais que commencer. Je reviendrai, mon cher camino, pour finir ce que j'ai commencer.

Et, à travers tout cela, je ne peux que vous remercier, vous qui m'avez lu et supportés. Vous avez fait chaque pas avec moi dans cette aventure incroyable et merveilleuse! Je passe donc le flambeau des récits entièrement à mon ami très cher, Raphaël, qui saura sans doute me transporter un peu avec lui jusqu'à Santiago.

Buen Camino à Raph et à tout ceux que j'ai rencontré en chemin et qui ont changé ma vie.
Buen Camino à tous ceux qui font le chemin de la vie, à chacun des pas que vous faites dans le quotidien.

Et Buen Camino Élaine...

mercredi 8 juin 2011

Les petites douceurs de Léon

Ainsi nous voilà à Léon!

Quelle ne fut pas ma surprise de retrouver Elaine. J'ai dormi à Mansilla, je me pensais bien en avant d'elle. J'avais utilisé la sécheuse de l'albergue et je suis parti bien plus tard que d'habitude après avoir brillament laissé mon linge à sécher une nuit de pluie. Bref, j'ai oublié de payer pour la sécheuse et je m'en suis rendu compte 2km plus loin, je ne me suis pas trop posé la question et je suis revenu. Bref, c'est là que j'ai retrouvé Elaine et son "German Pack" qu'elle appelait.

Je me suis rapidement lié d'amitié avec Johannes avec qui j'ai beaucoup d'atomes crochus. On a marché ensemble pas mal tous les 20 km qui nous séparaient de Leon. On s'est fait dépasser par Elaine et un Quebecois, Bruno, qui se promenait déjà avec le "German Pack", lorsqu'on a pris une pause de 2 heures à discuter avec un italien très sympathique et cultivé (Gabriele).

Leon est magnifique, surtout la vieille ville, elle n'est surpassée que par la magnificence de sa cathédrale. Toujours est-il que j'avais dans l'idée de prendre une journée de pause à Leon et, pour ne pas perdre le groupe qu'on suit depuis le début, je me suis fait à l'idée de prendre le train demain jusqu'à Astorga, ce qui était le plan d'Elaine à la base... Assez amusant comment on se retrouve ensemble.

Ma chère co-pèlerine passe des moments plus difficiles que moi, ainsi vais-je la supporter de mon mieux pour le temps que nous serons ensemble, à commencer par ne pas trop prendre de temps à écrire ce message (elle m'attend pour partir) dans un petit magasin "Fax et Internet" où j'ai eu accès pour la première fois à un ordinateur.

Merci à tous de continuer de vous intéresser à notre petite aventure...

Raph

ATCHOUM!

He oui, le camino ne m;epargne pas apparemment, et j;ai un rhume qui a decide de m;adopter. Il avait surement envie, lui aussi, je voyager au travers de l;Espagne. Heureusement, aujourd;hui est pour moi une journee de repos.

J;ai retrouve Raphael hier matin dans un petit cafe ou je prenais le petit dejeuner avec mes nouveaux cmopagnons de voyage. Raphi avait oublier de payer quelque chose dans le cafe, comme la vie fait bien les choses! Nous nous sommes tous les deux arrètes a Leon pour la journee, et nous prendrons l;autobus ensemble pour sauter une cinquantaine de kilometres (deux jours de marche) demain, afin de continuer a marcher avec notre petit groupe.

Dans les derniers jours, j;ai vu beaucoup de gens decider d;arrèter le chemin et revenir l;annee prochaine pour terminer ce qu;ils ont entammes. Ca n;est quand meme pas une chose rare ici, le chemin n;est pas facile, physiquement ET mentalement. Bien sure, j;ai vu beaucoup de gens perseverer et decider de se rendre jusqu;au bout malgre tout, rassemblant toute la bravoure dont ils peuvent faire preuve. Mais ni une decision ni l;autre n;est mauvaise ici. Comme je disais, il y a le chemin que l;on parcours physiquement, et l;autre qui se fait a l;interieur de soi. Decider de partir, c;est aussi le chemin, car il faut accepter de piler sur son orgeuil pour revenir. Quoi qu;il en soit, quand le choix s;impose, aucune decision n;est meilleure, ni plus facile a prendre. Je souhaite a tous mes amis qui ont arrete de marcher la meilleure des chances et buen camino, de votre cote...

Demain, ce sera repos pour moi (en plus d;aujourd;hui) Apres 8 jours de marche difficile, mon corps a definitivement besoin de prendre conge, et je preferes prendre mon temps et prendre soin de moi plutot que de me presser a arriver a Santiago. D;autant plus qu;il faut bien qu;il guerisse, ce rhume! Johannes et un autre petit groupe d;ami consitue de deux allemands, une suedoise et un quebecois, m;attenderont là bas.

On a deja pres de la moitie de notre chemin de completé, et je vais vous avouer que rien ne s;arrange pour être facile ici, mais au travers des petites epreuves, on se fraye notre camino, et c;est la qu;on commence a grandir. Il s;agit d;aller a la rencontre de soi-meme, rien de moins. C;est deja une chose si grande, que peu importe le nombre de km parcourus (car certains ont 1800 kms dans les jambes arrives a Santiago), tout le monde est plus grands.

Je suis desolee pour les fautes, les claviers ici sont plus ou moins accomodants, il manque donc d;accents et d;apostrphes dans mon message, j;espere que le tout est tout de mème lisible...

La dessus je vous envoie mes meilleurs voeux de joie et de bonheur et je m;en vais me moucher...
Elaine

Xoxox

lundi 6 juin 2011

Should I Stay or Should I Go?

6 juin 2011, Religoso (6 km avant Raph), Espagne
Salut à tous!

Je voudrais d'abord vous présenter Johannes, un ange qui m'est arrivé sur le chemin hier (je vous en ai parlé) et avec qui j'ai passé toute la journée d'aujourd'hui. Sur la photo, on est en train de boire du vin en carton qui en fait n'était vraiment pas bon. Si ça n'était pas de cet ami, je serais déconfiturée à l'heure qu'il est. C'est très agréable de passer du temps avec lui, de parier des cafés con leche et de l'entendre chanter Hakuna Matata en allemand. Son nom veut dire "the one who is sent from god" et il en est vraiment la définition pour moi sur le chemin. C'est un peu comme d'avoir un grand frère avec moi.

Ici, on dit qu'il y a deux caminos: celui physique, que des centaines de miliers de pèlerins empruntent chaque année, et celui intérieur, que nous seuls pouvons accomplir et c'est a travers celui là que l'on grandit. Mon camino a moi est très ardu à certains moments, et c'est un peu dure pour tout le monde d'en parler, de ce chemin secret que l'on prend à lintérieur de soi. Ne vous inquiétez pas, je vais bien, mais je vis ici des moments parfois très durs. Il faut avoir foi en le camino comme on peut avoir foi en la vie et se dire que tout est pour le mieux. Johannes a si bien su me donner courage qu'il n'est plus question pour moi de reculer: je vais me rendre à Santiago coûte que coûte. J'ai confiance en moi et je commence à avoir pas mal foi en le camino. D'ici 16 jours, soit dans 340 km, j'y serai.

Au fait mes jambes sont complètement remises, j'ai même marché 32 km aujourd'hui. Demain, on fait 24 km pour se rendre a Léon, une très grande et belle ville.

En attendant je vais essayer de dormir avec ce vieux allemand qui marmonne dans son sommeil à côté de moi et je vous souhaite une bonne journée de votre bord!

Ah oui et j'ai rencontré quelques québécois sur le chemin. Ça fait du bien d'entendre le mot Poutine par hasard et de se faire un nouvel ami comme ça.

Un dernier conseil: si vous allez en Espagne, n'essayez pas le vin en carton à 0,90 euros le litre. C'est vraiment dégeu.

Avec tout mon amour
Élaine +155 km

Le pèlerin en nous

Le pèlerin en nous

Je m'offre une petite douceur, dans un "San Miguel" un café internet situé à Mansilla de las Mulas, je viens de lire avec émerveillement et émotion les e-mails que l'on m'a envoyé. Je n'ai que peu de mots pour y répondre etje crois que le plus gros, vous le lirez dans mes yeux à mon retour.
Votre amour, je le lis et le ressens dans vos e-mails, mais je le savoure dans chacun de ces petits moments de perfection dans la solitude, je l'inspire dans l'air de campagne qui m'entoure, je le réalise à chaque sourire que je croise.

Vous me manquez énormément, pourtant je sens que je ne manque de rien ici. Chaque jour apporte son lot de difficultés physiques et mentales, mais le Chemin nous transporte chaque fois comme si il n'existait rien d'autre que ce dernier sur Terre.

Comme vous le savez déja, Elaine et moi avons fait route à part( du moins physiquement) je ne m'inquiète vraiment pas pour elle, c'est une battante, bien entourée, de surcroît.

Demain je serai rendu à Léon, je songe à y prendre une journée de repos, pour mieux repartir ensuite. Pour ceux qui connaissent la problématique, mon genou va très bien, je fais des étirements 2 fois par jour, parfois des méditations qui favorisent la guérison, et puis je crois que ma jambe avait besoin de renforcir.

Hier, dans un minuscule village appelé Bercianos del Real camino, il y avait un événement qui regroupait les villages aux environs. Un grand regroupement dans une toute petite plaza, je me suis senti complètement envahi... Il y avait à peine 100 personnes. Je suis sur un "beat" totalement différent en ce moment. Je l'apprécie pas mal en fait. Peut-être que Léon saura ressusciter le citadin en moi, qui sait...

Merci encore pour vos mots d'encouragement et d'Amour, du fond du coeur.

Amicalement et pèlerinement,
Raph


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dimanche 5 juin 2011

Don't stop believing!

Bonjour a tous!

Je vous écrit depuis Sahagun, 24 km plus loin que Calzadilla de la Cueza. Je suis dans un petit bar, sur la terasse, avec une délicieuse coupe de vin devant moi et un nouvel ami à côté de moi. Son nom est Johannes, c'est un allemand de 22 ans. (enfin, quelqu'un de mon âge!) nous nous sommes rencontrés hier, mais nous nous sommes seulement salués dans le refuge. Notre vraie rencontre était aujourd'hui, il s'est assis à ma table dans le café où je me reposais et après l'élaboration de différentes théories sur comment voler des vélos pour descendre des pentes (en blaguant, of course) nous sommes devenus bon amis et avons décider de cheminer ensemble. Après beaucoup de marche solitaire, ça fait du bien de parler avec quelqu'un! (Zvechek, mon ami polonais, viens de se joindre à nous sur la terasse... Ça fait du bien de retrouver un ami, et c'est vraiment intéressant d'entendre Johannes et Zvechek parler de leur pays qui ont connus le communisme et subi la guerre. Voilà l'un des grands intérêts du camino francès! Maria, une espagnole que je soupçonne d'être en amour avec Zvechek nous a joint aussi.)

Ici, je parle surtout en anglais, parfois espagnol et un peu français. Mes amis parlent tous anglais "as a second language" alors les accents se mélangent et ça ajoute de la chaleur à la conversation.

Hier a été une très dure soirée, j'ai vraiment penser à abandonner le camino, j'étais si fatiguée, si solitaire, et je regardais les 30 jours qu'il me reste avant de revenir avec beaucoup d'appréhension. Merci à Julien, mon amoureux, pour ses encouragements, et ma mère aussi, pour avoir réussi a me calmer aussi, et Steeve, Ian et Pénélope pour la photo de grimaces (je vous ai présenté à tous mes amis avec la photo!). Ici, je parle par vidéo conférence avec mon amoureux et ma mère plusieurs fois par semaine, pour ceux qui l'ignorent, et je tiens a les remercier pour leur soutient très important pour moi! Merci aussi a tous ceux qui m'écrivent des courriels d'encouragement! J'ai également eu droit au support très apprécié de Annemeik (ça se dit anémique ahaha!) une pèlerine hollandaise de 60 ans et la très gentille serveuse du seul resto du village.

Mais aujourd'hui ça va quand même beaucoup mieux. D'abord, j'ai un nouvel ami avec qui je vais marcher pour les deux prochains jours, jusqu'à la très grande ville de Léon. Notre albergue est magnifique, on dort dans une église récupérée en refuge pour pèlerins, dans un deuxième étage construit pour l'occasion et tout près du l'alcôve du toit d'église. Parlant de ça, je vous avait dit que les refuges étaient d'énormes dortoires où on entend les gens ronfler allègrement? Ahaha! Parfois les gens se lèvent vers 5h du matin et commencent à se préparer... Ce que j'ai hâte de dormir dans l'intimité de ma chambre!

Pour m'encourager, je pense bien sûre à mon royale with cheese (hihi) mais aussi aux jours qu'il va me rester avant mon billet de retour, que je risque de passer sur le bord de la mer, à San Sebastian, et prendre quelques cours de surf là bas. San Sebastian étant à seulement 3 ou 4 heures de train de Bordeaux, ça serait parfait! Ça serait ma récompense.

Là dessus, je retourne a la bel far niete (sweet doing nothing in italian) avec mes amis multi ethniques et je vous donne d'autres nouvelles dans le prochain village (sauf si internet est introuvable)

Bonne journée! Merci de continuer de lire!
Élaine + 125 km

Ps: Raph est toujours quelques étapes avant. Et ma jambe va beaucoup mieux!

samedi 4 juin 2011

Are we there yet?

Je vous ecrit pour la premiere fois d;un ordinateur d;ici, et desolee pour les fautes, mais le clavier n;est pas tout a fait francais...
Le wifi est tout simplement inexistant dans le petit village ou je suis, village desaffecte dailleurs, et seulement habite par les pelerins et les tenanciers de l;Hotel-resto et de l;albergue... Ya dequoi se sentir seul au monde ici, pendant 5h aujourd;hui j;ai marche avec aucune ville devant, aucune ville derriere, ni sur les cotes... des champs de foin ou de ble pendant 5h... il y a de quoi se senitr dans le desert honnetement.

Pour ajouter a ma solitude, ce matin Rafiki et moi nous sommes dit au revoir, car il va a un bien plus grand rythme que moi et comme je marche tres lentement aujourd;hui (je vous explique pourquoi un peu plus loin), j;ai parcouru une moins longue distance que lui...

Ce qu;il y a c;est que j;ai tres mal a ma jambe droite, surtout quand je marche avec mon lourd sac. Raph m;a fait quelques techniques osteopathiques et il m;a montre quelques massages que je pouvais me faire, mais pour aujourdhui je devais absolument m;arreter. C;est un peu effrayant d;avoir mal comme ça, j;espere que je serai bien vite retablie pour rattrapper mes amis, par exemple Zvechek, le monsieur polonais, qui lui aussi a mal a un genoux de tout facon (aujourdhui il etait sur les pains killers par contre!). Nous nous sommes dit que nous nous rejoindrons demain dans la ville de Sahagun. En attendant, ici, pour moi c;est une grande solitude. Un village pratiquement desert, des allemands en majorite... et beaucoup de pensees a remuer. Et comme on dit ici: No pain, no glory! aha!

Par contre, hier nous avons eu droit a un petit speech des soeurs chez qui je restais (Raph n;etait pas la, il dormait dans un Hostal) qui etait tres touchant. Je ne sais pas si je crois en Dieu, je ne crois pas. Je ne crois pas pouvoir affirmer encore je suis capable de faire acte de Foi. C;est vraiment tres gros, la Foi. Ce n;est meme pas une question de religion ou rien, c;est meme une etape au dessus de la confiance. J;aimerais un jour etre capable d;une si grande chose... nous verrons, peut-etre que le chemin mapportera ca!

Merci a tous ceux qui nous ecrivent et aussi ceux qui nous lisent! C;est tellement un grand soutient psychologique pour moi! Merci a tous!

Veuillez noter que les messages de SPOT suivent Raph et pas moi. Alors vous devrez aller chercher vous emme sur google map pour savoir ou je me trouves. En ce moment: Calzadilla de la cueza.

Bonne journee!
Elaine qui va essayer de retablir ses jambes ce soir!

vendredi 3 juin 2011

Il y a grand et Il y a Grand.

Il y a grand et Il y a Grand.

En marchant hier, je remarquais mes pas très petits. Ma biomécanique est faite pour faire de plus grands pas, plier les genoux un peu plutôt que de les avoir droits tout le temps.

Je marche petit, mais aussi je pense petit, je vois petit bien souvent, je recherche le petit parfois, mon aiki est petit aussi. L'égo se voit petit et sa pensée suit nonchalemment dans nos petits automatismes.

Je suis grand mais je peux être Grand aussi. Me connecter à ce qui est Grand en chacun de nous. La Grandeur confiante mais la Grandeur dans l'humilité aussi.

Si je pense Grand, même dans les petites choses j'accomplirai la Grandeur.

Je fais le souhait de voir Grand pour le reste de ma vie et je vous souhaite de même.

À bientôt
Raph qui vous Aime

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Moments de grâce

Aujourd'hui, tout le long de ma marche, j'étais dans une bonne atmosphère... Je crois qu'on pourrait appeler ça un moment de grâce.

Je vous écrit depuis un très beau parc, très tranquille, de la ville Carrion de los Contes. Il est 15h, cela fait donc environ 3h que je suis en ville. Le temps de m'installer, de prendre une douche et de nettoyer mon linge, me voilà dans ce parc calme pour écrire un autre chapitre de ce carnet de voyage en ligne... D'ailleurs, c'est un peu ma routine d'arrivée, ce qui fait en sorte que vous avez rarement des détails sur nos soirées pèlerines...

Tout d'abord, laissez-moi vous dire qu'un pèlerin, ça ne veille pas ben ben tard! Les portes des refuges ferment a 22h, et tout le monde se couche pas mal à cette heure-là. Par contre, les places où dormir coutent aux alentours de 5 ou 7 euros, alors on y va pour le côté économique, de toute façon on est tellement fatigués! L'autre bénéfice du pèlerin c'est ce qu'on appelle "le menu du pèlerin". Pour la modique somme de 8 a 10 euros, un repas complet comprenant deux plats principaux (vous avez bien lu, deux repas par personne!!!) un dessert, du vin et du pain a volonté... Le tout dans le même repas... Je vous avais dit que c'était épuisant ce camino?.. :)

Donc, le soir, on boit mucho vino. En général, un grand plaisir est de se trouver des excuses pour boire plus (le vin est très bon..!) la plus drôle que j'ai entendue jusqu'ici est: c'est bon pour les électrolytes sur le chemin! Aha!

Toujours sur un côté plus humoristique, hier, complètement épuisée, dans les derniers km de la journée, je me cherchais quelque chose pour me motiver et, dans un éclair de génie, j'ai éclaté de rire au milieu Dun silence qui durait depuis déjà plusieurs minutes: une fois à Santiago, je vais trouver un McDo et je vais commander "a Royal with cheese"!!! Ici, les fans de Tarantino comprendront peut-être mieux mon humour.

C'est difficile de partager ce qu'est le chemin. C'est une expérience non seulement unique au monde, mais aussi propre a chacun...

Continuez de nous écrire en tout cas! Si vous voulez nous écrire un courriel:
elaineleclaire@gmail.com
rduchesneau@gmail.com
Ça fait tellement de bien de vous lire..! Mine de rien, on se sent parfois très seuls ici.

Je vous aime et vous réécris bientôt!
Élaine

jeudi 2 juin 2011

Le camino... Enfin!

Le camino... Enfin!

Depuis que nous sommes à Burgos, nous menons véritablement la vie de pèlerins telle que je la concevais. C'est extrêmement enrichissant de connaître tous ces pèlerins de tellement de cultures différentes. Le premier que nous avons rencontré s'appelle Russell, un britannique très bohème qui nous fait éclater de rire 5 fois à chaque 3 phrases qu'il prononce. Nous en avons rencontré des tonnes d'autres. Hollandais, Hongrois, Brésiliens, français, irlandais, acadiens!, canadiens, autrichiens, allemands, japonais... Un bouillon de culture en effervescence. Un réel plaisir!

Depuis deux jours, on se lève à 6 heures du matin et on part dès qu'on est prêts. Agrémenté de quelques pauses, nous avons marché un peu plus de 20 km chacun des deux jours. Et c'a a très bien été ( du moins pour moi). J'aurais pu décider d'aller plus loin les deux jours, mais j'ai préféré de me laisser du temps pour m'adapter. Par ailleurs je sens que tout ça me met plus en forme que d'habitude.

Lorsqu'on arrive à destination (dans le cas d'aujourd'hui c'est Castrojeriz) il nous reste beaucoup de temps pour faire ce dont on a envie, que ce soit méditer, visiter la ville, prendre un coupe de vin entouré de pèlerins. Tout ici encourage le ressourcement. La nature majestueuse qui nous entoure, les villages pittoresques dans lesquels nous logeons(celui d'hier, c' était un hameau de 76 habitants avec plus de maisons en ruines que de maisons habitées!) bref, aucun stress, plus facile alors d'être portés à l'introversion.

... À bientôt pour la suite ;)

Raph

Écrit le lendemain

Aujourd'hui, depuis Fromista. Une belle et longue journée, 6 heures de marche qui ont été rondement (25 km). Beaucoup de réflexions. Puis j'ai passé la journée avec un britannique appelé Paul et une slovaque Appelée Katerina, puis j'ai soupé avec élaine et des français, c'était de très beaux moments.

À bientôt :)


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Devinez où sont mes souliers!!! :)

Une dure journée dans le corps!

Follow the yellow arrows path!

Parce que ici, ça n'est pas seulement les coquilles st-Jacques (ces coquillages tienne d'ailleurs leur nom du célèbre chemin) qui balisent le chemin, mais aussi des flèches jaunes. Alors si vous me cherchez, suivez la route de flèches jaunes! :)

Pendant que je vous écris, Raph donne un petit cours de massages ostéopathiques dans mon dortoir à des français. L'ambiance d'entraide qui règne dans les refuges et sur la route est merveilleuse. Tout le monde ici a son bout d'histoire à partager, chaque personne a sa raison de marcher, sa manière de voir le chemin et la vie. Souvent, quand je suis en réflexion, je me dis, par exemple: Sur le chemin, comme dans la vie, il faut être dans le présent, focuser seulement sur maintenant et ne planifier que la prochaine étape, parce que de toute façon cette route nous mènera bien quelque part! Sur le chemin comme dans la vie... J'ai entendu deux peregrinas (pèlerines) parler tout à l'heure... Une d'elles a dit: " That's the camino, That's life!" et j'ai trouvé cela très vrai...

L'étape d'aujourd'hui était très éprouvante, 25 km environ, avec un sol très dur et beaucoup de côtes à monter! Je suis partie vers 6h15 de mon albergue et je ne suis arrivée à Fromista que vers 14h, ce fut une bien longue marche! Actuellement, j'ai mal partout...
Aujourd'hui j'ai préféré commencer ma marche seule, et cela a fait en sorte que je ne voyais personne ni derrière, ni devant, hormis quelques cyclistes qui passaient parfois, pendant 2 ou 3h... Malgré le fait qu'on est constamment en contact avec les pèlerins, on se sent un peu seuls au monde sur le chemin, car chacun vit sa propre expérience et chacun remue ses propres réflexions. Il demeure que je passe d'excellents moments en compagnie de mes nouveaux amis. Aujourd'hui j'ai fait la dernière moitié du chemin avec Zvetchen (j'écris son nom comme il se prononce), le pèlerin polonais dont je vous ai parlé dans le précédent message. On est comme un support moral pour l'autre, on marche souvent en silence mais au moins on a quelqu'un à qui parler quand on a une idée à partager. J'ai fait plus ample connaissance avec lui hier alors qu'il pensait abandonner le chemin. Il était assis sur un banc au soleil et je passais par là, on a parlé longtemps et je crois bien l'avoir convaincu de ne pas abandonner, d'autant plus que Raph l'a bien aidé avec son genou qui le faisait souffrir. Mais il faut persévérer ici, That's the camino, that's Life!

Au fait, la photo que je joins au message est le dernier effort du chemin d'aujourd'hui, un chemin de roches avec, à droite, el canal de castilla. 15 minutes avant notre arrivée à Fromista!

Le plus dur, sur le chemin, c'est que vous me manquez. C'est pour cela que je dois, à chaque moment, focuser sur le présent, sur les gens qui sont ici, et sur moi. Il reste tant de route à faire! L'aventure ne vient que de commencer. Déjà 65km de faits sur 500!

Allez, prenez soin de vous!
Élaine + 65km :-)
XoxoxoX

mercredi 1 juin 2011

Bricolage de pèlerin et Lever de soleil

Pour le plaisir de vos yeux!

L'albergue appartient à ceux qui se lèvent tôt!

Buenos Días!

Je vous écrit depuis l'albergue (refuge pour pèlerins de Castrojeriz, un petit village qui a plus qu'une rue, heureusement.

Je disais que l'albergue appartient à ceux qui se lèvent tôt parce qu'il est très difficile de se trouver une place dans une albergue après 2h PM..! La nuit passée était notre première nuit dans un refuge et... Heureusement que je me suis acheté des bouchons pour les oreilles, ça ronfle dans les dortoirs! Dans ces albergues, tout le monde est debout vers 6h15 AM, pas de grasse matinée quand on est un pèlerin!

C'est donc vers 6h35 que je fus sur "el camino", un peu avant le lever du Soleil avec le chant du coq et le gazouillement des oiseaux. C'était vraiment "too much" de voir le soleil se lever en demi cercle derrière les montagnes, éclairant les champs de blés avec le chant du coq... Un vrai cliché comme on les aime!

Raph et moi on ne marche pas souvent ensemble, on a chacun notre rythme, c'est bien comme ça. J'ai ainsi rencontré Mary, une dame Irlandaise et un autre monsieur au nom difficile à prononcer qui venait de Pologne. Vous aurez deviné que le camino francès est une genre de "terre internationale" où se mêlent les cultures et les manières de penser. J'adore le respect qui règne dans la communauté de pèlerins, c'est très enrichissant. Hier soir, j'ai soupé avec un curé, un médecin et un infirmier, tous les trois acadiens! Ça fait du bien d'entendre l'accent du pays!

Outre cela, mes réflexions font leur bout de chemin dans ma tête... Aujourd'hui le chemin m'a appris cette chose: sur le chemin comme dans la vie, on a deux choix: s'arrêter ou continuer. Des fois c'est mieux de s'arrêter, de prendre le temps... Mais il faut persévérer si on veut arriver au bout du chemin.

20 km de faits hier, 20 aujourd'hui et on en fait 24 demain! Je me sens en forme, ça va bien, on a une bonne drive (et le vent dans le dos!)

... Il y a plusieurs sens à cette devise compostellienne: The lighter the load, the softer the road!

Et pour finir, voici un petit bout de paysage!

mardi 31 mai 2011

La respiration du monde

31 mai 2011, Hornillos del Camino, Espagne

Bonjour à tous
Il est 15h et je suis à Hornillos del Camino, un très, très petit village qui n'a certainement pas internet, je ne sais donc pas quand vous recevrez ce message...

Ici, la seule chose en mouvement, c'est le vent. Le village compte une rue et quelques ruelles et tout ce qu'on peut apercevoir à 360 degrés c'est des grands champs de blés encore verts. J'aime ça ici. Tout à l'heure, assise dans les blés avec le vent dans les cheveux je me suis dit: voilà la respiration du monde, le vent...

On est partis ce matin de Burgos, ville aux aspects médiéval-gothiques, vers 7h du matin. 20km plus tard, vers midi, on s'arrêtait déjà dans ce petit village pour prendre du repos et profiter d'être au milieu de nullepart pour prendre le temps. Seul inconvénient de la journée: il fait frette. On est largement au dessous des normales de saison. (il fait peut-être 12 degrés, en plus du vent...

On a fait une belle rencontre aujourd'hui, vers 6h45 du matin dans le bar dans lequel on a déjeuné (no kidding, ici les bars servent à déjeuner!!!), Russell, un britannique qui faisait le chemin pour une quatrième fois... Il m'a fait rire un bon coup aujourd'hui, d'autant plus que nous avons eu de belles discussions qui ont fait progresser des réflexions dans ma petite tête de pèlerine... Je repars demain matin avec un de ses dessins dans mon pack sac, un autre souvenir que j'emporte!

Ah! Il y aurait tellement de choses que j'aimerais vous partager! Mais écrire sur un IPod, c'est looooong. Cependant, sachez que le camino francès (qui ne se trouve pas en France malgré son nom) répond à toutes mes attentes!

Sur ce je retourne me réchauffer dans l'albergue (où dorment des autrichiens, des hollandais, des japonais, des français, des allemands... Etc!), faire quelques courses et préparer la "journey" de demain!

Pour finir, une photo de moi sur le camino!

lundi 30 mai 2011

Café con leche, el mar y el vino!

Café con leche, el mar y el vino!

Voilà mes trois grands plaisirs des derniers jours... Pour ceux qui m'ont déjà observé boire (lire savourer avec un plaisir démesuré) mon café au lait, vous comprendrez à quel point je jubile: ici, un café con leche, ça coûte moins de 2 euros!

Tant de choses à dire sur la merveilleuse Santander! Pour se faire, je vous ai fait un petit vidéo hier soir, car une image vaut mille mot, surtout ici! (veuillez pardonner mon "déparlage", on nage constamment entre le français, l'anglais et l'espagnol ici, et je commence â m'exprimer tout croche... Ex: "je suis radieuse" au lieu de "je suis d'humeur radieuse" ahaha!! Peut-être que le bon vin pas cher y est pour quelque chose aussi... Hihihi!)

http://www.youtube.com/watch?v=49_Vx_pasAM&feature=youtube_gdata_player

(un peu plus tard...)
Nous sommes arrivés a Burgos et, l'albergue étant "completo" on s'est trouvé une place dans une petite pension.

La quote du jour:
"only trouble is... CheeseWizz!"

+ voici notre nouvel itinéraire:
http://www.chemins-compostelle.com/Leschemins/Camino%20frances-ET.html

Une dernière chose: je mange beaucoup beaucoup de helados ici! Mmmm muy bueno!

Élaine


Envoyé depuis Monsieur Pod

dimanche 29 mai 2011

Aujourd'hui, mon entrée de blogue sera bien simple.

Aujourd'hui, mon entrée de blogue sera bien simple.

Quelques mots qui diront tout, je vous laisse simplement vous imaginer vous-mêmes.

Ciel bleu, plage de rêve, bikini topless (muahaha), paysages enchanteurs, grimpé sur de grosses roches, heladorias, copa de Vino, conversation sur le bord de la baie de Santander avec des locaux ( et non loco!) , jolies filles qui joggent...

...Paradis sur Terre :)


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À bientôt

À bientôt

Santander est une ville magnifique, ma préférée jusqu'à maintenant. Je prendrai le temps de vous écrire demain dans le bus, pour l'instant je pars profiter de la ville...

Il se peut qu'à partir de maintenant nos contacts avec internet soient plus rares.

On part demain midi pour Burgos, et la marche reprend mardi matin.

Élaine


Envoyé depuis Monsieur Pod

samedi 28 mai 2011

Le pèlerinage et ses premières difficultés

Le pèlerinage et ses premières difficultés

On dit de compostelle que cela nous apporte ce dont on a besoin dans notre vie à ce moment de notre existence. Cela n'inclut pas forcément ce que l'on désire. Élaine et moi n'avions pas prévu de se commencer le chemin côtier ( camino del norte) avec 30km dans les montagnes. La fiche indiquait 12 km entre une albergue et l'autre cependant nous ne croyions pas l'auberge si loin (8km environ) de notre petit hôtel mais surtout nous n'aurions jamais cru que le chemin( plutôt mal balisé) nous mènerait dans un détour incroyable dans de hauts pics( ce qui à la base me plaisait bien) mais disons que la marche du matin plus le 30 km suivant ont été, au final pas mal plus que le client en demandait.

C'était tout simplement trop pour nous environ 10h de marche dans ces conditions. Mais nous l'avons fait! Ce n'est pas une mince chose, et je considère cela comme un excellent accomplissement. Maintenant, un peu sous le coup de l'émotion dois-je mentionner, mais avec raison néanmoins, Élaine a décidé de plier bagages vers le Camino Francés.

Ma décision ne fut pas longue à prendre, je l'ai suivie car le camino del norte nous prévoit plusieurs autres journées semblables à dernière, et nous ne sommes pas entrainés pour un chemin aussi ardu. Le camino Francés aura le fort avantage de nous permettre une grande flexibilité dans le kilométrage que nous souhaitons faire chaque jour. Aussi nous croiserons quelques pèlerins car nous ne sommes pas du tout dans la saison pour le Chemin côtier. Ainsi me voici à Santander, prêt pour un nouveau départ. Le choix, même si évident, est loin d'être facile à faire car cette région est tout ce dont j'ai toujours pu rêver. Les paysages sont les plus beaux qu'il m'ait été adonné de voir. J'ADORE l'Espagne. C'est un pays où j'habiterais sans l'ombre d'une hésitation si j'avais à choisir. Tout est parfait ici, la région, la ville, les gens. Tout est occasion de fêter en este paìs.

Je découvre aussi graduellement ce que c'est de voyager à deux et ses impondérables. J'aime et je respecte Élaine comme peu d'autres personnes dans ma vie et ce n'est pourtant pas si facile. On ne peut pas s'accorder sur tout.

Pour finir, je dirais qu'en voyage on est confronté à nous mêmes surtout, toutes les situations qui apparaissent comme malheureuses ou décevantes sont en fait nulle autre que circonstances intérieures, et c'est donc de là qu'il nous faut travailler pour tout surmonter.

À tous je souhaite une excellente fin de semaine et je sais que quelque part vous cheminez avec nous sur le chemin de St.-Jacques.


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Paradis

Une petite excursion en vélo à la plage... :)

30 km a pied, ça use les souliers!

Buenos días

Hier, alias jour 1 du chemin, a été très ardu... On ne sait pas trop pourquoi, mais le chemin de soi-disant 12km nous en a fait faire fort probablement une trentaine (à mon grand désespoir). Si bien que nous sommes présentement dans un autobus voyageur..! Mais laissez-moi vous raconter depuis le début...

On se réveille de bonne heure et de bonne humeur pour entamer le chemin... À peine sortis de la ville de Bilbao (magnifique ville!), mon sac que j'ai de la difficulté à ajuster me fait souffrir et ça me décourage un peu, mais une fois le problème réglé nous repartons pour des paysages de toute beauté au cœur des montagnes... Une fois sortis de ces sentiers, on se croit arrivés à destination mais c'est 3h de marche en ville, après une dure journée de marche, qui nous attendait. Finalement arrivés à notre pension à 20h, n'ayant rencontré que deux autres pèlerins, j'étais dans le désespoir le plus total... Nous avons eu comme consolation d'avoir aperçu une portion d'océan au loin, respirés l'odeur de la mer et vu des paysages à couper le souffle sur le camino. Nous avons également vu un troupeau de moutons pour mon plus grand bonheur, je vous donne d'ailleurs le lien d'un petit vidéo concernant les moutons...

http://www.youtube.com/watch?v=xJrPohSpkBw&feature=youtube_gdata_player

Tout cela pour dire que ma première pensée lorsque je me suis enfin rendue à la pension hier, ça été "je n'y arriverai pas". Ça va mal après une journée vous dites? Indeed. Mais alors, que faire? Hé bien, j'y arrivais...

On dit que le chemin de compostelle est une adaptation de tous les instants. Le camino del norte a des étapes trop éloignées les unes des autres et il n'y a pratiquement personne à cette période de l'année. J'ai donc décidé de, tout simplement, changer de chemin. Lundi prochain, on entame le camino francès. Lundi prochain parce que je me suis dit qu'il serait regrettable de ne pas profiter d'être sur la (sublimissime) côte espagnole. Nous nous dirigeons donc vers la ville de Santander, ville portuaire qui compte une douzaine de plages. Et bien sûre, Raph a décidé de me suivre dans mon revirement de situation. Je crois que c'est la première grande étape de mon pèlerinage, d'avoir pris cette décision, et elle m'apaise beaucoup.

Il annonce beau pour les 2 prochains jours, l'Espagne c'est magnifique et je commence à être en paix. Tout va bien!

Un dernier mot sur les espagnols: ce sont des ANGES! On a eu beaucoup de bons samaritains pour nous guider et ça m'a beaucoup encouragé. Ils sont festifs, relax et sociables... J'imagine que c'est ça que ça fait aux humains quand le soleil se couche à 9h30 et que la mer est pas loin...

(Un peu plus tard, dans un café de Santander)
Je vous écrit plus tard pour les détails, mais j'ai trouvé un petit coin de paradis, ici à Santander. Je suis en paix et le désespoir semble bien loin derrière. Le voyage peut commencer. :)

Élaine


Envoyé depuis Monsieur Pod

vendredi 27 mai 2011

petites photos de bordeaux et Bilbao










Gare de Bilbao Gare St-Jean de Bordeaux














Bilbao de nuit





















































Bilbao

Le préambule

Le préambule

L'arrivée en Europe s'est fait dans une Atmosphère particulière de je-n'y-crois-pas-encore agrémentée de moments de singulière lucidité, le tout dans un climat chaud et sec comme on en a rarement l'habitude. Bordeaux est magnifique, on a l'impression de marcher dans chaque cm carré de son histoire puisque celle-ci nous est racontée par ses murs, son Architecture, etc. Mais l'adaptation est surtout avec les français, qui n'ont pas du tout la même façon de s'exprimer.

Le gros de notre journée se résume à chercher la meilleure façon de voyager jusqu'à Bilbao et à visiter en cherchant vainement à cacher notre fatigue accumulée du voyage de nuit et la nuit blanche qui s'en est suivi. Si peu et pourtant déjà beaucoup plus à dire.

Il a été plutôt ardu de quitter nos deux compagnes de voyage puisque nous avions tous les quatre une belle complicité.

J'ai personnellement adoré mon entrée en Espagne. J'ai tellement eu de plaisir à chercher à me faire comprendre en Espagnol. Pour moi, c'était un peu comme un jeu de chercher à se comprendre, sans réelle pression, et la motivation additionnelle de découvrir autrui, avec tout ce que cela implique culturellement.

C'est à notre transfert de train, à Irun, qui est la ville frontalière du côté espagnol, que nous avons rencontré une sympathique gaspésienne, de passage en Espagne elle aussi. Par on ne sait quel hasard, de toute les places assises assignables d'un train, elle était assignée en face de nous. Salut à toi Valérie si tu nous lis.

J'avoue que j'ai vraiment un faible pour les paysages d'espagne, au risque de me faire niaiser par Élaine pour tous les "wooooooow, tchek caaaaaaaaaa" que jlui ai sorti pendant nos 5 heures de train.

Moi qui m'attendais à un climat aride comme Bordeaux, je me suis retrouvé devant des forêts luxuriantes, d'impressionnants pics rocheux, de magnifiques maisons pittoresquement organisées et des vallées s'ouvrant vers de larges étendues d'eau, menant vers l'Atlantique, le tout enveloppés que nous étions dans un manteau de brume.

Or, hier notre arrivée tardive (21h50!) nous a forcé à sortir notre espagnol du dimanche pour se trouver un hôtel au plus c..... vite.

Notre bonne étoile nous souriait tout ce temps, nous préparant un beau petit coin, afin que nous entamions véritablement le lendemain, le Chemin de Compostelle.

A bientôt :)

Raph


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jeudi 26 mai 2011

Sweet taste of Spain

Nous voici, après une loooooongue journée en train (près de 8h!) arrivés dans un hôtel à Bilbao. (nous avons fait 4 ou 5 hôtels avant d'en trouver un qui n'était pas "completo" oufff!)

Demain, on commence LE chemin. J'ai hâte, je pense à vous, vous me gardez de bonne humeur!

Au fait, n'hésitez pas à laisser des commentaires!

Avec amour et fébrilité,
Élaine xxxx

Jour 2, pas encore à compostelle, et 1000 choses à dire!

Holà amigos!
Je vous écrit d'Espagne, depuis mon iPod encore une fois, nous sommes dans le train et venons de quitter la ville de Irún où nous avons pris un transfert. Hé oui, au lieu de prendre l'autocar à 2h Am, nous avons décidé de prendre une série de trains de Bordeaux à Bilbao, le tout pour un total de 7h de transport, soit de 13h15 à 21h50, avec 3 trains en tout..!

Nous avons eu 2 baptêmes de transport aujourd'hui, soit le tramway à Bordeaux et le TGV entre Bordeaux et Irún. Ici, le transport en commun, c'est un must!

Nous nous sommes séparés de nos deux nouvelles amies dans les rires, en emportant d'elles des courriels et un paquet de "insides", et, bien sûre, l'espoir de les recroiser. Ça a fait du bien d'avoir ces amies québécoises nonchalantes pour débuter ce long voyage! Si vous lisez ceci, les filles, je vous souhaite buen camino (et n'oubliez pas de mettre la machine à "on" si vous faites des œufs! Ahah!)

Bordeaux est indescriptible, mais pour vous donner une idée, c'est une vielle architecture remise au goût du jour.

La nuit dernière, à notre hôtel à Mérignac près de Bordeaux, bien que nous n'étions pas les 4 dans la même chambre, nous nous sommes tous réveillés à 3h du matin, les yeux biens ronds, avec de la difficulté à se rendormir... Sûrement à cause du décalage québécois, mais quand même, drôle d'heure pour ouvrir l'oeil, après avoir passé une nuit blanche...

Pour ma part, à 3h du matin, j'ai eu un petit coup de cafard... Mais tout va mieux, avec un petit peu de sommeil et un appel inattendu skype de Dadavid (<3). Il faut vivre une chose à la fois ici, si non c'est, comme dirait mon frère Ian: "la panique totale".

Un dernier petit mot aux amis du Amik: je pense que Raph envisage pas mal "l'achat d'une certaine voiture" en ce moment... Hihihi! Pour ma plus grande distraction.

Je pense à vous, mais pas trop, et je vous fait parvenir ça sur le blog dès que je trouve une connexion Wifi!

Élaine xxxx


Envoyé depuis Monsieur Pod

mercredi 25 mai 2011

Nos deux amies

Une photo prise dans la chambre des filles. En dessous de la tête de raph: Maude et au dessus de ma tête: Éliane!

Le voyage commence bien! On s'en va prendre un verre de vin et souper ensemble ce soir! :D

Je profite de cette merveilleuse occasion, planant à travers moult cheveux de coton blancs, pour vous faire savoir que tout va pour le mieux. C'est ma première expérience de vol et jamais je n'aurais cru l'expérience si plaisante et enrichissante. Les vues sont imprenables, les moments, insaisissables, les gargouillis gastriques... inlassables.

Je profite de cette merveilleuse occasion, planant à travers moult cheveux de coton blancs, pour vous faire savoir que tout va pour le mieux. C'est ma première expérience de vol et jamais je n'aurais cru l'expérience si plaisante et enrichissante. Les vues sont imprenables, les moments, insaisissables, les gargouillis gastriques... inlassables.

Même pas eu le temps d'entrer dans l'avion et déjà de nouveaux compagnons. Nous avons rencontré deux co-pèlerines, souhaitant cheminer sur compostelle. Elles ne font pas le même trajet que nous mais nous pAsserons deux jours à Bordeaux ensemble.

Le fait de pArtir en voyage me fait réaliser les attaches qui me maintiennent avec toutes sortes de personnes extraordinaires et que j'aime de tout coeur. Le départ représentait en quelque sorte la relAtion que j'ai avec chacun, et parfois, en disant au revoir, je me retrouvais scié en deux, comme un petit cordon ombilical coupé, souvent sans m'attendre à ce genre de réaction de nos parts.

La coupure, bien que factice et la distance, ultimement virtuelle, auront leurs effets bénéfiques à terme, et, dans un grand élan de joie, ainsi vous retrouverai-je tous, dissipant les doutes et ouvrant les coeurs...

Raph

Écrit vers 2h du matin le 25 mai (dans l'avion)


Sent from my iPod

Dans l'avion...

Nous sommes présentement dans l'avion et comme nous avons les 6 prochaines heures à perdre (parce que évidemment nous sommes trop surexcités pour fermer l'oeil) , j'ai décidé de m'inventer une patience pour vous écrire un petit mot à l'aide de mr pod (mon IPod touch)!!! Tout d'abord, les au revoir furent difficiles car je savais quitter mes amis, mon travail cool, ma famille et mon amour pour les prochaines semaines... Mais rapidement mon coeur s'est consolé pour laisser place à la joie et le goût de l'aventure. Tranquillement, la fébrilité a pris le dessus... Et les belles surprises/rencontres nous attendaient déjà, sans même être partis, car c'est assis à notre quai d'embarquement que nous avons évoqué Compostelle et que... deux autres pèlerines ( Maude et Éliane) nous ont entendu et nous ont dit qu'elles aussi prenaient l'avion de Bordeaux en prévision de faire le chemin! En discutant un peu plus nous avons même découvert une connaissance commune: Hugo Latour! ( merci Hugo, ta lumière éclaire encore mon chemin!) Après quelques minutes de discussion, nous nous étions fait deux nouvelles amies, sans même encore être partis. C'est avec les rires que nous nous sommes donnés rendez-vous à l'aéroport de Bordeaux pour passer les premiers jours du voyage ensemble!

Je vais laisser à Rafiki le soin de décrire son baptême de l'air, cependant, j'ai été éblouie à la vue imprenable que nous avons eu sur Montréal de nuit..! Il n'y a pas de mots pour décrire tout l'amour que j'ai pour cette ville qui m'appelle tant, et de la voir ainsi en robe de soirée ne m'a fait que l'aimer encore plus. Il est 1h du matin. Le soleil n'est pas encore levé sur l'Atlantique et je commence à être drôlement fatiguée. En espèrant pouvoir fermer l'oeil un peu.
Clair de lune de Debussy joue sur la chaîne de musique classique d'air transat. Je pense à vous que j'aime tant. Je croque dans l'aventure. Promis.

Élaine
XxxX

(Je posterai le message sur le blog une fois à l'hotel)

Envoyé depuis Monsieur Pod

vendredi 20 mai 2011

Un message à notre intention de mon père

Bonjour à tous, je vous invite fortement à lire un message de mon père, au sujet de notre pèlerinage, et de tout ce qui l'entoure.

http://jemesouviensdetre.wordpress.com/2011/05/20/le-chemin/#more-332

Bonne lecture!

Raph

lundi 16 mai 2011

L'itinéraire

Voici l'itinéraire approximatif que nous emprunterons:
http://www.chemins-compostelle.com/Leschemins/leschemins.html

Dans l'onglet à gauche, cliquer sur «Le chemin côtier» dans la catégorie «Les chemins d'Espagne»
À noter que nous partirons de Bilbao!

Élaine

Mon pays est le monde

Bonjour à tous!

En espagnol, Buen Camino veut dire «Bon chemin». C'est ce que nous ont souhaité à maintes reprises les bénévoles de l'Association du Québec à Compostelle (sans qui les préparatifs de voyage auraient été mille fois plus compliqués). Notre «buen camino» à nous sera le Camino del Norte, traduction française: le Chemin du Nord (vous deviez vous en douter!). Mais commençons depuis le début...

Il y a environ deux ans, je suis entrée dans le local où Raphaël et moi «vedgaient» au cégep, et j'ai clamé (sans blagues): «Je pars à New-York, qui vient avec moi?». C'est un peu comme ça que nous nous sommes retrouvés à New-York ensemble avec deux autres amis pour découvrir que nous étions d'excellents compagnons de voyage et des amis spirituels très liés. C'est près d'un an plus tard, alors que je n'avais rien de mieux à faire que d'espionner les photos de mes amis sur facebook que je suis tombée sur LA photo (disponible au bas de cette page). J'ai senti mon coeur se gonfler de joie en nous revoyant, joyeux lurons insouciants, les bras ouverts sur le ciel, étendus sur une oeuvre d'art de New-York. Et spontanément, j'ai demandé à Raphaël de m'accompagner sur le chemin de St-Jacques. Le projet était né, ne manquait plus qu'une fille à la tête dure (moi) et un jeune homme facile à convaincre (Raph) pour que tout se concrétise. Tout cela, c'était au mois d'août dernier, bien des choses se sont produites depuis...

Je vous épargne mes péripéties dans le monde nébuleux de la bureaucratie pour ce qui est de mon passeport, ainsi que tous les petits détails insignifiants de la préparation et je vous amène directement dans un restaurant Kebab de la rue Côte-des-Neiges à Montréal, où la décision du chemin se fit d'elle-même. Nous revenions de l'oratoire St-Joseph, où nous sommes allés chercher le repos de l'esprit au milieu de nos vies effrénés en ce fin Janvier frisquet. Cette soirée là, Raph me dit qu'il avait envie de passer par les montagnes et moi, je voulais être près de l'air salin de l'océan. Sans savoir que le Camino del Norte nous offrirait toutes ces options à la fois, nous avions fait notre choix. J'espère aujourd'hui, à 8 jours du départ, que ce fut le bon!

Le chemin de St-Jacques de Compostelle est pour moi une façon de repousser mes limites, agrandir ma zone de confort, si on veut. En partant là bas je me dis: Mon pays est le monde...
Les décors qui nous attendent sont, à en juger les photos que j'ai vues, imprenables, et les instants de joies comme les petits moments de paniques vont probablement devenir un panorama joyeux et lumineux. Je crois qu'on cherche toujours des réponses même si on est pas conscients des questions qu'on se pose bien au fond de nous. Nul ne sait encore ce que nous auront appris au bout du chemin, mais chaque personne qui a fait ce chemin que j'ai rencontré est d'accord sur ce point: le chemin te donne ce dont tu as besoin. 
Et nous, Raph, on a besoin de quoi..?

Bien évidemment, au cours de tous les préparatifs, nous avons eu droit à beaucoup de soutient. Pour ma part, je souhaite remercier de tout coeur tous ceux qui m'ont aidés: ma mère qui m'a encouragée et qui m'a énormémement aidée financièrement et qui croit sans faille à ce projet... mon père qui m'a beaucoup aidé financièrement et qui s'inquiète surement déjà pour moi à l'heure où j'écris ces lignes... l'association du Québec à Compostelle pour leurs excellents conseils et leur informations très utiles... Raph pour s'être laissé convaincre et être le meilleur co-pèlerin que j'aurais pu souhaiter avoir (inquiète-toi pas, Papa, il est ceinture brune d'aikibudo!)... La merveilleuse Karyn, notre agente de voyage, qui nous a rendu la vie mille fois plus facile (merci à l'agence Skylink)... et merci à tous ceux qui m'ont donné de bons conseils ici et là, tous ceux qui m'ont encouragé dans les préparatifs et dans les petits moments de déprime. À tous, je vous aime de tout coeur!

Comme chaque instant de la vie est un moment d'apprentissage et que chaque petit choix est un chemin que l'on décide d'emprunter, je souhaite à tous nos lecteurs un Buen Camino!

Élaine

PS: Notre départ est le 24 mai.

dimanche 15 mai 2011

Bienvenue à tous sur ce merveilleux blogue.
Buen Camino fut créé afin que vous puissiez suivre le pèlerinage d'Élaine et Raphaël le long du "Camino del Norte" menant vers St-Jacques de Compostelle. Nul doute que nos savoureuses anecdotes sauront restaurer votre appétit d'histoires rocambolesques. En même temps, Compostelle est un pèlerinage avec tout ce que ce mot peut inclure, et les réflexions les plus profondes sauront probablement s'élever de ce qui bouillonnera de l'intérieur pendant le voyage (et je ne parle pas du contenu de notre estomac). J'espère sincèrement que tous y trouveront leur compte, et je salue particulièrement mes amis proches (qui se reconnaitront), ma famille, les gens d'ostéopathie, d'aikibudo, de Rigpa, qui, je le crois, auront tous un certain intérêt à suivre ceci. Je salue aussi tous les gens que je ne connais pas forcément mais pour qui Élaine voue une grande affection et qui, je le souhaite, auront aussi beaucoup de plaisir à suivre ce carnet de voyage en ligne.

Notre départ sera le 24 mai (9 jours!), Montréal-Bordeaux. De Bordeaux nous nous rendrons à Bilbao, où nous commencerons notre périple.

Je vous tire ma révérence et vous souhaite une excellente lecture au fil du mois, je laisse à Élaine l'honneur du premier message du voyage :)

Raphaël