samedi 11 juin 2011

Saisir l'insaisissable

Saisir l'insaisissable

Il y a un moment que je cherche à décrire ma "recherche" du moment présent. Ici en Espagne, j'ai vu des paysages féeriques défiler devant moi à toute allure...lorsque j'étais à pied! Comment alors puis-je véritablement profiter de ces purs moments de grâce, lorsque la montagne appelle rien de moins que ton âme?

Depuis 2 jours, je marche avec l'ange gardien d'Elaine , l'allemand Johannes, avec qui je m'entends très bien. J'étais très surpris de voir qu'il ne faisait pas de méditation car une réelle force et une paix émanent de lui.

Arrivant devant un paysage de pure "fantasmagorie" je lui ai proposé de méditer. Il a "appris" très vite et a même été une inspiration pour moi de simplement goûter ce moment très précieux.

Le verbe Être pour citer un petit oiseau cher à mon coeur, semble contenir la solution. Lorsqu'on fait silence en notre esprit, on se sent Vivre dans son sens le plus profond.

Le problème qui m'est souvent apparu est la notion du jugement de ce que je fais de bon ou pas. Je sens constamment le besoin de me juger dans ce que je fais, dans ce que je pense, dans ce que je dis, et je chasse parfois de mon esprit des pensées qui me déplaisent, elles en reviennent d'autant plus intensément.

Les pensées sont ce qu'elles sont et arrivent pour les multiples raisons qui les ont guidées jusqu'à mon esprit. Pour quelle raison chercherais-je donc à les juger?

La question, me disait Johannes, est, ai-je besoin de cette pensée? Si la réponse est négative, nul besoin de la combattre, mon ami allemand m'expliquait qu'il la mettait mentalement dans une sorte de tiroir lumineux dans lequel tout se dissipe et redevient simple énergie.

Je comprend mieux ta paix Johannes, et je te remercie de ce partage, peut-être d'autres personnes sauront-elles en bénéficier à présent.

Il n'y a nul jugement, il n'y a que ce qui Est.

Buen Camino...

Raph


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Solo tocar asi

Solo tocar asi

(écrit le 10 juin)

Hier soir je remarquais un bonhomme bien particulier à l'albergue. Un vieil allemand avec une longue barbe blanche qui restait à l'albergue pour aider les hospitaleros. Chaque fois que je l'ai vu, il tenait le pied ou le genou ou l'épaule de quelqu'un et lorsque le déclic se fit ( la deuxième fois que je le vis) je compris qu'il était guérisseur. Je me disait: probalement du reiki, mais quelque chose semblait différent.

Ce matin, un peu avant de partir, je le vit et lui demandai (en espagnol, il ne parlait pas anglais) si ce qu'il faisait était du Reiki. Il répondit par la négative et enchaîna: "solo tocar asi" il toucha mon épaule droite sur mon trapèze.

Petit bond intérieur. Je n'ai Parlé à personne de ma douleur à lépaule droite au niveau du trapèze. Je balbutiai un début de question pour savoir s'il avait su le site de ma douleur. Il me répondit "si" avant que je termine. Cela dura 30 secondes environ. Cette Rencontre se termina par un large sourire de sa part.

Je vous laisse devinez l'état de mon trapèze.

Raph


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Un nouvel ami quadrupède

Un nouvel ami quadrupède

Je n'ai jamais été habile avec les chevaux, on m'a dit que si j'avais peur avec eux, ils pouvaient réagir et devenir violents. Alors j'ai toujours eu peur d'avoir peur avec eux, et le résultat était le même. Lorsqu'avec Elaine, je vis des chevaux sur le Camino, j'ai immédiatement voulu aller vers eux. Elaine me rappelait sagement que ces bêtes pouvaient réagir n'importe comment à un inconnu qui s'approche.

Aujourd'hui j'ai décidé que je ne serais pas sage, surtout lorsque je vis ce superbe équidé au pelage noir avec une éclatante tache blanche sur le front.

Je decidai d'approcher légèrement la bête. Elle me regardait sans grande emotion. À ce moment une petite prière vint à mon esprit. Je la récitai avec une certaine ferveur. Ma peur s'en retrouva amoindrie et, comme pour me le confirmer, le cheval s'approcha de moi de quelques mètres, comme pour m'accueillir dans son humble enclos. Lui et moi avons partagé un merveilleux moment de communion pendant lequel il se laissa flatter en bon gentleman. Lorsqu'il eut une petite réaction de recul je compris qu'il en avait eu assez et voulait retourner à son opération broutage.

J'en suis sorti avec un certain sentiment du devoir accompli.

Raph


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Le camino de la vie

Le camino de la vie

(écrit le 9 juin)
Je suis fier de ma petite co-pèlerine, elle a donné tout ce qu'elle avait et à la fin, a su reconnaître ses propres limites. L'ayant vu aller tout ce temps je ne peux que reconnaître la difficulté du choix qui s'est imposé à elle et m'incliner devant la force qu'elle a renouvelé à chaque nouveau défi.

Cela constitue un nouveau départ pour chacun de nous.
Ainsi vais-je poursuivre la tenue de ce blog avec tout le Coeur que je peux y mettre. Peut-être saurai-je, par moment, m'inspirer de l'élégante plume d'Elaine, qui a si bien servi ce blog jusqu'ici.

Chère Elaine, bon retour et Buen Camino.

Raph, ton (votre) co-pèlerin pour cette vie.


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Ma Cruz de Ferro



(Plusieurs messages sont supposés être placés avant celui-ci mais avant d'avoir pu les envoyer avec mon ipod je prends le temps d'écrire celui-ci pendant que j'ai un ordi à disposition car je voulais vraiment ajouter une photo.)

La Croix de Fer est un symbole plutôt mythique du Chemin de St-Jacques de Compostelle. Elle est située entre Astorga et Ponferrada sur le pic d'une haute montagne. Depuis des décennies les gens apportent un fardeau (souvent une roche) de chez eux ou trouvé sur le Chemin et la laissent près de la fameuse Croix de Fer. Selon le tradition, cela permet d'expier ses péchés, et pour beaucoup cela signifie simplement un fardeau que l'on choisit de laisser derrière, car ce fardeau ne nous appartient plus.

Le fardeau que j'ai choisit d'apporter était on ne peut plus symbolique. Il représente quelque chose que je choisis de laisser derrière moi, car cela ne m'appartient pas/plus. Ma mère et mon père sont parmi les êtres que je chéris le plus dans cette vie. Ils m'ont donné l'Amour nécessaire à quelque enfant que ce soit pour s'épanouir. Je suis extrêmement reconnaissant pour tout ce qu'ils m'ont apporté dans ma vie et ce qu'ils continuent de m'apporter chaque jour. Malheureusement, leur amour l'un pour l'autre s'est éteint lorsque je n'avais que 3 printemps. J'ai souffert de leur séparation et des désagréments qui en ont suivi et ainsi en ai-je beaucoup pris sur moi, pas mal inconsciemment. Il y a de merveilleuses personnes dans ma famille qui ont su me conseiller de ne pas me sentir coupable ou de prendre sur moi quoique ce soit. Aujourd'hui c'est ce que j'ai fait, symboliquement, de vivre mon deuil de leur séparation et de leur laisser ce qui est le leur.

Sur l'image en haut à gauche: Une pierre trouvée sur mon Chemin entouré de deux colliers, les deux achetés à des moments différents, mais "coïncidemment" presque identiques, et provenant de voyages à Cuba; Des cadeaux de chacun de mes parents.

Le violet provient de mon Père
Le blanc provient de ma Mère

Ainsi sont-ils réunis sur la montagne comme dans mon Coeur.

Papa, Maman, je vous aime du plus profond de mon Coeur, et je vous laisse avec ce qui vous appartient.

Raph

vendredi 10 juin 2011

Saine et sauve

Un dernier petit mot avant de prendre un certain temps de congé...
Me voilà de retour au Québec, saine et sauve, avec des visages de tatoués sur le coeur et des amitiés internationales plein la boîte de courriels. Tout va bien ici, excepté mes oreilles bouchées dues à l'atterrissage et le rhume qui ont fait un beau bouchon dans mes trompes d'eustaches. En d'autres mots: j'ai les oreilles «dans l'coton!»

Merci à tous mes proches qui ont fait preuve d'un support infaillible. Merci à tous ceux qui ont pris la peine de m'écrire de beaux messages d'encouragements! Chacune de ces bonnes attentions ont su consoler mon chagrin de terminer ce voyage plus tôt. 

À tous mes amis, je prends la fin de semaine pour me reposer, me remettre du décalage, guérir mon rhume et prendre soin du jardin intérieur où chacune de mes rencontres a planté sa fleur dans ma tête et où s'épanouissent maintenant des tas d'idées merveilleuses. Je ne suis pas prête physiquement et émotionnellement à reprendre le train-train quotidien et j'ai besoin de me soigner, soigner comme dans l'expression «soigner son apparence». Mais là c'est moi au complet que je soumets «aux petits soins».

Peut-être vais-je écrire ici encore quelques petites pensées, question de continuer le dialogue et aussi parce qu'on dit qu'il y a trois chemins (hé oui, on dit beaucoup de choses sur le camino)
Le premier chemin, c'est la préparation au voyage. Et je vous le dit, c'est mystique, à partir du moment où on décide de partir, tout se met en place, tranquillement...
Le second chemin, c'est la marche en tant que telle, c'est le voyage, les rencontres, et tout ce dont vous avez été témoins dans les derniers semaines via le blog. Il est évidemment, différent de tout ce dont on aurait pu s'imaginer lors du premier chemin.
Le troisième et dernier chemin, c'est celui que l'on fait une fois de retour au bercailles, quand on regarde ses souvenirs, son credential remplis d'étampes, ses carnets de bords, ses photos... Et c'est ce chemin là, que je m'apprête à prendre.

En attendant, je vous souhaites vivement, à tous, de vivre l'expérience du camino dans votre vie. Si l'expérience vous appelle, n'y résistez pas, vous ne le regretterai jamais.

Avec tout mon Amour,
Élaine
XxxxX

Les deux pèlerins dans l'avion, prêts pour l'aventure!

Notre première balise!!!

Moment de tranquilité à Hornillos del Camino. Étendue dans l'herbe. Bonheur.

6h30 AM, le soleil n'est pas encore levé (mais presque). Prête pour une autre journée d'aventure!

Raph, notre sauveur à tous!


Maria (espagne), Svechek (pologne), moi, Paul (angleterre), Raph (Make a silly face!!! Exept Paul, who juged he had it naturally!)

Des champs, des champs, encore des champs! :)

jeudi 9 juin 2011

À chacun son camino

Sur le chemin, comme dans la vie, il arrive qu'on se retrouve devant nous même sans avoir le choix d'y faire face dans la plus grande transparence. Le plus effrayant devant tout ça, c'est qu'il n'y a pas de bonne réponse, ni de meilleure réponse: il n'y a que ta propre réponse. Voilà donc ma réflexion: la vie est comme le chemin, pas comme un examen. Il n'y a pas de justice tout là haut pour nous infliger des peines, des malchances ou même nous récompenser de joies, car chacun de nous fais de son mieux à chaque instant. Le monde Est, comme le chemin.

À chacun son camino: pour moi, la marche s'arrête ici, tout simplement. Je sais que c'est une décision que je ne regretterai pas, malgré ce qu'on pourrait en penser. Disons qu'il est seulement temps pour moi de rentrer à la maison pour continuer le camino à ma façon. Je sais que plusieurs d'entres vous allez peut-être questionner mon choix, d'autres le juger, ou même encore chercher à le comprendre. Je vous pardonne. Je suis convaincue avoir pris la meilleure décision possible.

Durant ce merveilleux périple, j'ai vu des gens blessés ignorer leurs douleur et persévérer, j'ai vu des centaines de personnes parties à la recherche d'eux même. J'ai vu la ferveur religieuse qui irradie le monde d'une beauté surnaturelle mais j'ai aussi vu la dévotion qui punie et qui éteint les âmes. J'ai rencontré des nationalités dans toutes leurs particularités, des gens avec le cœur gros, d'autres avec le cœur sur la main, j'ai rencontré des anges gardiens et des bons samaritains à chaque fois que j'en si eu le besoin. On m'a parlé de Dieu comme une métaphore, comme d'un ami, comme un absolu ou encore comme de la musique. Je me suis rencontrée moi-même au travers de chaque moment, de chaque larme, chaque effort supplémentaire, chaque éclat de rire, chaque conversation brève, chaque instant de solitude, chaque bon repas en bonne compagnie, chaque seconde de réflexion. Et, ainsi, j'ai grandis. Bien sûre, tout ne fais que commencer. Je reviendrai, mon cher camino, pour finir ce que j'ai commencer.

Et, à travers tout cela, je ne peux que vous remercier, vous qui m'avez lu et supportés. Vous avez fait chaque pas avec moi dans cette aventure incroyable et merveilleuse! Je passe donc le flambeau des récits entièrement à mon ami très cher, Raphaël, qui saura sans doute me transporter un peu avec lui jusqu'à Santiago.

Buen Camino à Raph et à tout ceux que j'ai rencontré en chemin et qui ont changé ma vie.
Buen Camino à tous ceux qui font le chemin de la vie, à chacun des pas que vous faites dans le quotidien.

Et Buen Camino Élaine...

mercredi 8 juin 2011

Les petites douceurs de Léon

Ainsi nous voilà à Léon!

Quelle ne fut pas ma surprise de retrouver Elaine. J'ai dormi à Mansilla, je me pensais bien en avant d'elle. J'avais utilisé la sécheuse de l'albergue et je suis parti bien plus tard que d'habitude après avoir brillament laissé mon linge à sécher une nuit de pluie. Bref, j'ai oublié de payer pour la sécheuse et je m'en suis rendu compte 2km plus loin, je ne me suis pas trop posé la question et je suis revenu. Bref, c'est là que j'ai retrouvé Elaine et son "German Pack" qu'elle appelait.

Je me suis rapidement lié d'amitié avec Johannes avec qui j'ai beaucoup d'atomes crochus. On a marché ensemble pas mal tous les 20 km qui nous séparaient de Leon. On s'est fait dépasser par Elaine et un Quebecois, Bruno, qui se promenait déjà avec le "German Pack", lorsqu'on a pris une pause de 2 heures à discuter avec un italien très sympathique et cultivé (Gabriele).

Leon est magnifique, surtout la vieille ville, elle n'est surpassée que par la magnificence de sa cathédrale. Toujours est-il que j'avais dans l'idée de prendre une journée de pause à Leon et, pour ne pas perdre le groupe qu'on suit depuis le début, je me suis fait à l'idée de prendre le train demain jusqu'à Astorga, ce qui était le plan d'Elaine à la base... Assez amusant comment on se retrouve ensemble.

Ma chère co-pèlerine passe des moments plus difficiles que moi, ainsi vais-je la supporter de mon mieux pour le temps que nous serons ensemble, à commencer par ne pas trop prendre de temps à écrire ce message (elle m'attend pour partir) dans un petit magasin "Fax et Internet" où j'ai eu accès pour la première fois à un ordinateur.

Merci à tous de continuer de vous intéresser à notre petite aventure...

Raph

ATCHOUM!

He oui, le camino ne m;epargne pas apparemment, et j;ai un rhume qui a decide de m;adopter. Il avait surement envie, lui aussi, je voyager au travers de l;Espagne. Heureusement, aujourd;hui est pour moi une journee de repos.

J;ai retrouve Raphael hier matin dans un petit cafe ou je prenais le petit dejeuner avec mes nouveaux cmopagnons de voyage. Raphi avait oublier de payer quelque chose dans le cafe, comme la vie fait bien les choses! Nous nous sommes tous les deux arrètes a Leon pour la journee, et nous prendrons l;autobus ensemble pour sauter une cinquantaine de kilometres (deux jours de marche) demain, afin de continuer a marcher avec notre petit groupe.

Dans les derniers jours, j;ai vu beaucoup de gens decider d;arrèter le chemin et revenir l;annee prochaine pour terminer ce qu;ils ont entammes. Ca n;est quand meme pas une chose rare ici, le chemin n;est pas facile, physiquement ET mentalement. Bien sure, j;ai vu beaucoup de gens perseverer et decider de se rendre jusqu;au bout malgre tout, rassemblant toute la bravoure dont ils peuvent faire preuve. Mais ni une decision ni l;autre n;est mauvaise ici. Comme je disais, il y a le chemin que l;on parcours physiquement, et l;autre qui se fait a l;interieur de soi. Decider de partir, c;est aussi le chemin, car il faut accepter de piler sur son orgeuil pour revenir. Quoi qu;il en soit, quand le choix s;impose, aucune decision n;est meilleure, ni plus facile a prendre. Je souhaite a tous mes amis qui ont arrete de marcher la meilleure des chances et buen camino, de votre cote...

Demain, ce sera repos pour moi (en plus d;aujourd;hui) Apres 8 jours de marche difficile, mon corps a definitivement besoin de prendre conge, et je preferes prendre mon temps et prendre soin de moi plutot que de me presser a arriver a Santiago. D;autant plus qu;il faut bien qu;il guerisse, ce rhume! Johannes et un autre petit groupe d;ami consitue de deux allemands, une suedoise et un quebecois, m;attenderont là bas.

On a deja pres de la moitie de notre chemin de completé, et je vais vous avouer que rien ne s;arrange pour être facile ici, mais au travers des petites epreuves, on se fraye notre camino, et c;est la qu;on commence a grandir. Il s;agit d;aller a la rencontre de soi-meme, rien de moins. C;est deja une chose si grande, que peu importe le nombre de km parcourus (car certains ont 1800 kms dans les jambes arrives a Santiago), tout le monde est plus grands.

Je suis desolee pour les fautes, les claviers ici sont plus ou moins accomodants, il manque donc d;accents et d;apostrphes dans mon message, j;espere que le tout est tout de mème lisible...

La dessus je vous envoie mes meilleurs voeux de joie et de bonheur et je m;en vais me moucher...
Elaine

Xoxox

lundi 6 juin 2011

Should I Stay or Should I Go?

6 juin 2011, Religoso (6 km avant Raph), Espagne
Salut à tous!

Je voudrais d'abord vous présenter Johannes, un ange qui m'est arrivé sur le chemin hier (je vous en ai parlé) et avec qui j'ai passé toute la journée d'aujourd'hui. Sur la photo, on est en train de boire du vin en carton qui en fait n'était vraiment pas bon. Si ça n'était pas de cet ami, je serais déconfiturée à l'heure qu'il est. C'est très agréable de passer du temps avec lui, de parier des cafés con leche et de l'entendre chanter Hakuna Matata en allemand. Son nom veut dire "the one who is sent from god" et il en est vraiment la définition pour moi sur le chemin. C'est un peu comme d'avoir un grand frère avec moi.

Ici, on dit qu'il y a deux caminos: celui physique, que des centaines de miliers de pèlerins empruntent chaque année, et celui intérieur, que nous seuls pouvons accomplir et c'est a travers celui là que l'on grandit. Mon camino a moi est très ardu à certains moments, et c'est un peu dure pour tout le monde d'en parler, de ce chemin secret que l'on prend à lintérieur de soi. Ne vous inquiétez pas, je vais bien, mais je vis ici des moments parfois très durs. Il faut avoir foi en le camino comme on peut avoir foi en la vie et se dire que tout est pour le mieux. Johannes a si bien su me donner courage qu'il n'est plus question pour moi de reculer: je vais me rendre à Santiago coûte que coûte. J'ai confiance en moi et je commence à avoir pas mal foi en le camino. D'ici 16 jours, soit dans 340 km, j'y serai.

Au fait mes jambes sont complètement remises, j'ai même marché 32 km aujourd'hui. Demain, on fait 24 km pour se rendre a Léon, une très grande et belle ville.

En attendant je vais essayer de dormir avec ce vieux allemand qui marmonne dans son sommeil à côté de moi et je vous souhaite une bonne journée de votre bord!

Ah oui et j'ai rencontré quelques québécois sur le chemin. Ça fait du bien d'entendre le mot Poutine par hasard et de se faire un nouvel ami comme ça.

Un dernier conseil: si vous allez en Espagne, n'essayez pas le vin en carton à 0,90 euros le litre. C'est vraiment dégeu.

Avec tout mon amour
Élaine +155 km

Le pèlerin en nous

Le pèlerin en nous

Je m'offre une petite douceur, dans un "San Miguel" un café internet situé à Mansilla de las Mulas, je viens de lire avec émerveillement et émotion les e-mails que l'on m'a envoyé. Je n'ai que peu de mots pour y répondre etje crois que le plus gros, vous le lirez dans mes yeux à mon retour.
Votre amour, je le lis et le ressens dans vos e-mails, mais je le savoure dans chacun de ces petits moments de perfection dans la solitude, je l'inspire dans l'air de campagne qui m'entoure, je le réalise à chaque sourire que je croise.

Vous me manquez énormément, pourtant je sens que je ne manque de rien ici. Chaque jour apporte son lot de difficultés physiques et mentales, mais le Chemin nous transporte chaque fois comme si il n'existait rien d'autre que ce dernier sur Terre.

Comme vous le savez déja, Elaine et moi avons fait route à part( du moins physiquement) je ne m'inquiète vraiment pas pour elle, c'est une battante, bien entourée, de surcroît.

Demain je serai rendu à Léon, je songe à y prendre une journée de repos, pour mieux repartir ensuite. Pour ceux qui connaissent la problématique, mon genou va très bien, je fais des étirements 2 fois par jour, parfois des méditations qui favorisent la guérison, et puis je crois que ma jambe avait besoin de renforcir.

Hier, dans un minuscule village appelé Bercianos del Real camino, il y avait un événement qui regroupait les villages aux environs. Un grand regroupement dans une toute petite plaza, je me suis senti complètement envahi... Il y avait à peine 100 personnes. Je suis sur un "beat" totalement différent en ce moment. Je l'apprécie pas mal en fait. Peut-être que Léon saura ressusciter le citadin en moi, qui sait...

Merci encore pour vos mots d'encouragement et d'Amour, du fond du coeur.

Amicalement et pèlerinement,
Raph


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dimanche 5 juin 2011

Don't stop believing!

Bonjour a tous!

Je vous écrit depuis Sahagun, 24 km plus loin que Calzadilla de la Cueza. Je suis dans un petit bar, sur la terasse, avec une délicieuse coupe de vin devant moi et un nouvel ami à côté de moi. Son nom est Johannes, c'est un allemand de 22 ans. (enfin, quelqu'un de mon âge!) nous nous sommes rencontrés hier, mais nous nous sommes seulement salués dans le refuge. Notre vraie rencontre était aujourd'hui, il s'est assis à ma table dans le café où je me reposais et après l'élaboration de différentes théories sur comment voler des vélos pour descendre des pentes (en blaguant, of course) nous sommes devenus bon amis et avons décider de cheminer ensemble. Après beaucoup de marche solitaire, ça fait du bien de parler avec quelqu'un! (Zvechek, mon ami polonais, viens de se joindre à nous sur la terasse... Ça fait du bien de retrouver un ami, et c'est vraiment intéressant d'entendre Johannes et Zvechek parler de leur pays qui ont connus le communisme et subi la guerre. Voilà l'un des grands intérêts du camino francès! Maria, une espagnole que je soupçonne d'être en amour avec Zvechek nous a joint aussi.)

Ici, je parle surtout en anglais, parfois espagnol et un peu français. Mes amis parlent tous anglais "as a second language" alors les accents se mélangent et ça ajoute de la chaleur à la conversation.

Hier a été une très dure soirée, j'ai vraiment penser à abandonner le camino, j'étais si fatiguée, si solitaire, et je regardais les 30 jours qu'il me reste avant de revenir avec beaucoup d'appréhension. Merci à Julien, mon amoureux, pour ses encouragements, et ma mère aussi, pour avoir réussi a me calmer aussi, et Steeve, Ian et Pénélope pour la photo de grimaces (je vous ai présenté à tous mes amis avec la photo!). Ici, je parle par vidéo conférence avec mon amoureux et ma mère plusieurs fois par semaine, pour ceux qui l'ignorent, et je tiens a les remercier pour leur soutient très important pour moi! Merci aussi a tous ceux qui m'écrivent des courriels d'encouragement! J'ai également eu droit au support très apprécié de Annemeik (ça se dit anémique ahaha!) une pèlerine hollandaise de 60 ans et la très gentille serveuse du seul resto du village.

Mais aujourd'hui ça va quand même beaucoup mieux. D'abord, j'ai un nouvel ami avec qui je vais marcher pour les deux prochains jours, jusqu'à la très grande ville de Léon. Notre albergue est magnifique, on dort dans une église récupérée en refuge pour pèlerins, dans un deuxième étage construit pour l'occasion et tout près du l'alcôve du toit d'église. Parlant de ça, je vous avait dit que les refuges étaient d'énormes dortoires où on entend les gens ronfler allègrement? Ahaha! Parfois les gens se lèvent vers 5h du matin et commencent à se préparer... Ce que j'ai hâte de dormir dans l'intimité de ma chambre!

Pour m'encourager, je pense bien sûre à mon royale with cheese (hihi) mais aussi aux jours qu'il va me rester avant mon billet de retour, que je risque de passer sur le bord de la mer, à San Sebastian, et prendre quelques cours de surf là bas. San Sebastian étant à seulement 3 ou 4 heures de train de Bordeaux, ça serait parfait! Ça serait ma récompense.

Là dessus, je retourne a la bel far niete (sweet doing nothing in italian) avec mes amis multi ethniques et je vous donne d'autres nouvelles dans le prochain village (sauf si internet est introuvable)

Bonne journée! Merci de continuer de lire!
Élaine + 125 km

Ps: Raph est toujours quelques étapes avant. Et ma jambe va beaucoup mieux!