jeudi 16 juin 2011

La sagesse: chemin et destination

La sagesse: chemin et destination

Une pensée particulière m'a accompagné le long du chemin aujourd'hui.

Personne, pas même le maître le plus réalisé du monde ne peut te faire apprendre quelque chose, jamais il ne pourra le réaliser et le manifester pour toi. Il en est de même pour tout professeur, qui ne peut pas apprendre pour ses élèves. L'élève doit apprendre lui-même ce qui est démontré. Dans le cas de la recherche intérieure, personne à part soi-même ne peut la faire. Il n'y a d'autre choix (dans le cas d'enseignements reçus sur le sujet) que de critiquer, apprécier un enseignement puis de le mettre en application. Après avoir examiné soigneusement ses résultats, on peut bien plus aisément comprendre le sens de ce qui est enseigné. Je crois que ce qui aura eu le plus de valeur à la fin est le temps investi à critiquer/apprécier mais surtout à mettre en application un enseignement et c'est de cette base que devrait naitre la compréhension/sagesse. Quelle valeur y a-t-il à gober tout rond des paroles de sages. On a peut être raison quand on en parle conceptuellement, mais il m'appert que la vérité se vit plutôt qu'elle ne s'intellectualise. Je trouve que cela se rapproche beaucoup du dicton qui dit que le Chemin est tellement plus important que le point d'arrivée, ou du moins cela m'aide à en saisir plus profondément le sens. Je suis sûr que St-Jacques de Compostelle ne m'en veut pas que je dise ça, bien au contraire en fait.

Tout cela semble si simple lorsque c'est dit ainsi, mais si je sens le besoin de l'écrire de la sorte, je crois que c'est parce que ma compréhension s'en est approfondie.

Mes pensées d'amour et d'amitié caminent vers vous à tout instant. :)

Raph


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mercredi 15 juin 2011

Une redécouverte

Une redécouverte

"Well I left my happy home to see what I could find out
I left my folk and friends with the aim to clear my mind out
Well I hit the rowdy road and many kinds I met there
Many stories told me of the way to get there

So on and on I go, the seconds tick the time out
There's so much left to know, and I'm on the road to find out

Well in the end I'll know, but on the way I wonder
Through descending snow, and through the frost and thunder

Well, I listen to the wind come howl, telling me I have to hurry
I listen to the robin's song saying not to worry

So on and on I go, the seconds tick the time out
There's so much left to know, and I'm on the road to findout

Then I found myself alone, hopin' someone would miss me
Thinking about my home, and the last woman to kiss me, kiss me

But sometimes you have to moan when nothing seems to suit yer
But nevertheless you know you're locked towards the future

So on and on you go, the seconds tick the time out
There's so much left to know, and I'm on the road to findout

Then I found my head one day when I wasn't even trying
And here I have to say, 'cause there is no use in lying, lying

Yes the answer lies within, so why not take a look now?
Kick out the devil's sin, pick up, pick up a good book now (Repeat x 2)

Yes the - answer - lies - within, so why not take a look now?
Kick out the devil's sin, pick up, pick up The Good Book now!"

On the road to find out - Cat Stevens


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Nouvelles nouvelles

Nouvelles nouvelles

Me voilà en Galice, j'approche tranquillement de la destination. Depuis Astorga, là où je me suis rendu en train via Léon, je suis devenu l'humble témoin de la splendeur de la nature. Je suis personnellement friand de montagnes et disons que je suis servi. Les paysages sont tout simplement époustouflants, surtout après 5 jours de la "meseta" qui est constitué de paysages plats et, au dire de la plupart (m'incluant), pas mal moins intéressant.

Après avoir voyagé 3 jours avec Johannes, ca fait maintenant 3 jours que je me promène le plus souvent seul, mais que je retrouve, le soir venu des compagnons avec qui je me suis lié d'amitié. Il y a Gérard, un français, unjeung lee, coréenne, Jose walter, un brésilien, Odette, une québecoise et quelques autres que je retrouve de temps en temps. J'ai l'impression d'avoir pris un autre rythme, un autre style de vie. Il y a une certaine fatigue qui s'est accumulée mais le corps tient bon.

Hier, j'ai eu la chance de visiter O Cebreiro, un village contenant 9 maisons, situées à 2000 m d'altitude, où un miracle s'est apparemment produit, au 14e siècle. Un jour de forte tempête de neige, un bonhomme a marché une bonne distance jusqu'à l'église située tout en haut pour aller, comme d'habitude à la messe. Le prêtre pensa "pas brillant d'avoir fait toute cette distance pour un peu de pain et de vin" et il est dit que le pain se transforma en chaire et le vin en sang. Les reliques sont conservées mais je ne sais pas où.

Je vous écrit depuis un café à Triacastela et je constate les quelques différences culturelles en Galice, notamment qu'ils servent du paprika au lieu du poivre... attendez c'est pas du paprika... Et ca brûle!!!

Buen Camino!

Raph


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Le flot du temps, le flot du Camino

Le flot du temps, le flot du Camino

Incroyable comment le temps nous glisse des mains à chaque seconde qui passe. On voudrait parfois tout arrêter, toujours conserver les mêmes habitudes, avec les mêmes personnes. On voudrait cesser de vieillir, garder les mêmes amis, rester amoureux toujours comme au premier six mois. On voudrait que la vie dure éternellement...

Tout aussi incroyable les gens qui ont défilé dans le paysage de mes perceptions, qui ont sillonné les méandres du Chemin à mes côtés, qui ont laissé des marques indélébiles dans cette vallée mnésique que constituent mes souvenir. Tout à fait incroyable quand on se rend compte qu'on ne les reverra peut-être jamais, alors qu'au dernier moment nous étions dans la certitude de se croiser à la prochaine borne. Incroyable comme je dois sans cesse m'adapter aux impondérables du chemin. Incroyable qu'il ne me reste que 7 jours de marche avant Santiago...

Une fois de plus, sur le Camino, comme dans la vie, se révèlent les difficultés et les joies de la vie mais en accéléré. Chaque fois que je dis au revoir à un pèlerin au moment de se séparer, je me demande si j'ai traité cette personne comme si je la voyais pour la dernière fois. C'est un défi en soi, et un apprentissage pour la vie.

Je me retrouve aussi confronté à ma propre impermanence et celle de la vie que j'ai toujours menée. Je pense à cette incroyable quantité de gens que j'ai connu et que je ne reverrai pas, certains que je pensais revoir bien souvent. Je pense à mes amis, avec qui tout change toujours un peu. Je pense à tout ces gens que je ne veux même pas imaginer perdre et qui s'en iront un jour. Je pense à mon propre temps sur Terre, et à ce je veux Accomplir dans cette vie, et au temps qui ne prends jamais de pause.

J'ai le choix d'y résister, à ce flot, de me frustrer de chaque bas perdu dans le lavage et séchage commun des pèlerins, de me plaindre pour chaque douleur ressentie, d'idéaliser une étape du chemin qui ne reviendra pas avec des pèlerins qui ne reviendront pas, tout comme je peux ignorer l'imminence du changement. Bien souvent cette réaction de ma part arrive sans que je m'en rende compte, mais le Camino a ça d'extraordinaire, je me vois agir et je m'observe penser plus que d'habitude, si bien que j'oriente ma pensée vers l'autre "solution":

Ainsi, j'ai aussi le choix de voir tous ces changements comme une danse, un spectacle perpétuel où chaque mouvement effectué n'est pas mieux ou pire que le dernier ou que le prochain mais qui recquiert, pour être totalement apprécié, une complète Attention de ma part.

Le flot nous emporte à coup sûr, simplement je préfère ne pas nager à contre-courant...!

À la prochaine danse!

Je vais me coucher, hasta mañana!

Raph
(écrit le 14 juin)
(édité le 15 juin)


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dimanche 12 juin 2011

L'exercice de la solitude

L'exercice de la solitude

Johannes( prononcer Yoanès), dans sa délicatesse, m'a demandé ce matin ce que je préférais entre marcher ensemble ou seul aujourd'hui. Quelle difficulté pour moi de lui demander vraiment ce dont j'avais envie: de la solitude. Par attachement, par peur d'être jugé ou par crainte d'une mauvaise réaction d'autrui devant un choix purement légitime, j'aurais même pu devenir désagréable par envie de solitude, et le tout, auto-induit.

Ainsi ai-je "caminé" seul de chez seul aujourd'hui. Seul devant soi, seul devant le gouffre qui s'ouvre à nos pieds. Le gouffre de l'absence de cette reconnaissance et de l'amour que l'on cherche souvent chez autrui, afin de se sentir exister. C'est aussi ce gouffre qui fait jaillir le doute; le "qu'est-ce que je fais ici, moi?".

Aujourd'hui était une journée très difficile physiquement et mentalement, mais il y a quelque chose de merveilleux qui s'est produit: aujourd'hui j'ai fait face à mes maux, ceux du corps, ceux du coeur. Aujourd'hui je me suis observé dans ma souffrance mais aussi dans mon courage. Aujourd'hui je me suis appuyé sur moi-même pour continuer, pour m'aimer, pour m'écouter, pour me comprendre.

Je sais qu'on prend bien soin de moi là-haut, je me sens guidé dans la vie et sur le Camino, et je me sens appelé à avoir cette totale confiance en mes moyens.

"Les maux de tous les hommes proviennent de leur inaptitude à rester calmement dans une pièce seuls avec eux-mêmes." -Blaise Pascal-

Buen Camino

Raph


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Bonjour à tous

Voici un "petit" texte de Papa sur son blogue en réponse à la fin du camino d'Elaine.

http://jemesouviensdetre.wordpress.com/2011/06/12/nul-nechappe-a-soi/#more-338

Vous y êtes tous invités

Raph

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